Environ 300 personnes, dont des professionnels de la montagne, ont participé ce dimanche à une marche entre Nevache et le col de l'Échelle dans les Hautes-Alpes, afin de dénoncer les conditions de traversée périlleuses des migrants dans cette région escarpée de Briançon, devenue peu à peu l'une des routes privilégiées par les réfugiés souhaitant rallier la France depuis l'Italie. Cette initiative était nécessaire afin d'alerter l'État selon Stéphanie Besson (Coordinatrice de l’association "Tous migrants" à Briançon), qui a pris part à cette opération.
"Les migrants vont à une mort et des amputations pratiquement certaines"
Invitée de Véronique Jacquier ce lundi dans le Grand journal de 18h, cette accompagnatrice de montagne raconte les situations auxquelles sont confrontés les migrants qui empruntent, au péril de leur vie, ces passages des Alpes et en appelle à la démobilisation des forces de l'ordre. "On ne veut pas que les montagnes deviennent un cimetière comme la Méditerranée", déclare-t-elle dans un premier temps. "C'est pour ça que des professionnels, qui sont des experts pour évaluer les risques que comportent la montagne, veulent que l'État se rende compte des risques encourus par les migrants", ajoute-elle, rappelant que ces derniers "mettent leur vie en danger parce qu'ils ne connaissent pas la montagne, ne savent pas ce qu'est la neige pour la plupart et ne connaissent pas l'itinéraire". "Les migrants vont à une mort et des amputations pratiquement certaines, c'est déjà arrivé !", indique-t-elle ensuite.
"On veut faire en sorte que les forces de police soient démobilisées parce que cette présence amplifie les risques pour les migrants car quand ils voient la police, ils fuient, se cachent, se refroidissent et peuvent rester sous la neige", poursuit-elle. "On demande également que les forces de l'ordre n'inquiètent pas les citoyens, les montagnards, les professionnels qui trouvent dans la montagne des migrants et qui veulent les ramener pour qu'ils soient au chaud et ne soient plus en danger", insiste-t-elle encore. Et l'intéressé de conclure en dénonçant l'action de la police qui empêche, selon elle, de venir en aide à gens dans le besoin : "On ne veut pas que la police entrave le devoir d'assistance à personne en danger".
>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Stéphanie Besson, invitée du Grand Journal de 18h