Avec 500 euros d’augmentation de salaire par mois annoncée par le gouvernement, les sages-femmes ont-elles vraiment touché le jackpot ?
Salaire des sages-femmes : "Une énorme opération de communication du gouvernement"
"Il y a une énorme opération de communication de la part du gouvernement sur cette revalorisation des salaires, estime pour sa part Sandrine Bensi, sage-femme au CHU de Toulouse, représentante du Collectif des sages-femmes de Haute-Garonne. Pour l’instant, ce n’est pas vrai. C’est une revalorisation qui devrait entrer en vigueur à compter du 1er février 2022."
Est-ce une bonne nouvelle quand même ? "Quand vous entendez dans toute la presse que l’on perçoit 500 euros par mois de plus, dans cette prime de revalorisation, cela intègre les 180 euros du Ségur de la santé, que nous percevons déjà depuis plus d’un an. Plus une prime spécifique de 240 euros pour notre exercice médical et enfin une augmentation de salaires de 78 euros nets par mois, mais lissée sur toute une carrière de sage-femme. Celle qui débute ne les percevra pas, seules celles ayant 20 à 30 ans d’activité percevront la revalorisation complète en fait."
Prime sages-femmes : "Nous savons très bien que cette prime peut sauter à tout moment"
Quid de cette prime de 240 euros ? "Il s’agit d’une prime d’exercice médicale reconnaissant la spécificité de notre profession, notre métier étant médical depuis 1803, décrypte Sandrine Bensi, sage-femme au CHU de Toulouse. Les choses viennent très tardivement pour les sages-femmes. Nous ne sommes pas satisfaites, car c’est juste une prime. Ce week-end, ce sera le week-end noir des sages-femmes, elles seront en grève toujours pour les mêmes demandes. Les effectifs n’y sont pas pour la sécurité et la prise en charge des patientes et des nouveaux-nés. Dans les maternités, nous n’y sommes pas du tout."
"Ce que dit le gouvernement, ce sont des paillettes", estime clairement la représentante du Collectif des sages-femmes de Haute-Garonne. "Nous savons très bien que cette prime peut sauter à tout moment, qu’une sage-femme en congé maternité ou en formation ne la percevra sans doute pas. Si elle est en temps partiel, elle ne la percevra que partiellement. L’idéal serait que cette prime soit intégrée dans le salaire et que nous puissions cotiser pour nos retraites."
Sandrine Bensi, sage-femme au CHU de Toulouse, représentante du Collectif des sages-femmes de Haute-Garonne, était interviewée dans "Sud Radio vous explique" sur Sud Radio le 24 novembre. "Sud Radio vous explique" est diffusée tous les jours à 7h45 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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