Après deux semaines d'une surveillance accrue du niveau de la Seine, la vigilance Orange inondations a finalement été levée dans la capitale. Pas de répit toutefois pour Paris et l'Île-de-France puisqu'après la montée des eaux, c'est désormais le froid et la neige qui pointent le bout de leur nez. L'alerte Grand Froid a ainsi été déclenchée dans 22 départements, dont l'ensemble des départements franciliens qui ont par ailleurs ont activé leur plan destiné à faciliter l'accès aux places d'hébergements d'urgence pour les sans-abris. On en parle avec Sami Chayata (Adjoint au délégué national de la lutte contre les exclusions à la Croix rouge française)
"Certaines personnes à la rue ont eu des mésaventures dans les centres d'hébergements et ne souhaitent pas réitérer l'expérience"
L'intéressé a profiter de sa présence pour revenir sur les propos polémiques du député LREM de Paris, Sylvain Maillard, qui a déclaré que l'immense majorité des SDF choisissait de rester dans la rue, sous-entendant que ces derniers craignaient de se faire racketter dans les hébergements d'urgence. Sans s'offusquer des propos de l'élu de la République en Marche, Sami Chayata a reconnu qu'il existait un problème au niveau de la qualité de l'accueil et de l'hébergement proposé aux personnes sans domicile et à la rue. "La qualité des places ouvertes, pendant la période hivernale, est souvent extrêmement précaire, aussi bien sur le volet temporel que sur le volet qualitatif, à savoir peu adaptée aux compositions familiales des ménages", explique-t-il ainsi. "C'est précaire également parce que ça ne répond pas aux besoins des personnes", notamment concernant "l'évaluation sociale et l'accompagnement social qui est proposé", ajoute-t-il. "Oui, certaines personnes à la rue ont eu des mésaventures, des difficultés dans ce type de centres d'hébergement et ne souhaitent pas réitérer l'expérience. On peut le comprendre", insiste-t-il encore.
Et notre invité d'évoquer des chiffres qui font froid dans le dos. "Les équipes de la Croix rouge, en une année, rencontrent près de 78 000 personnes qui sont à la rue", indique-t-il ainsi, précisant que ces dernières ne sont "pas nécessairement toutes en manque de logement ou d'hébergement". "Cela témoigne", poursuit-il, "d'une réalité, d'une dégradation de la situation sociale des personnes et à cela s'ajoute l'ensemble de ceux qui sollicitent le 115 et ne trouvent pas d'hébergement".
>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Sami Chayata, invité du Grand Journal de 18h