Reportage Sud Radio de Grâce Leplat
Infirmier répondant de la plateforme Psy Île-de-France, Valentin Amillastre reçoit une dizaine d'appels par jour. Des interlocuteurs parfois "en pleurs", comme cette enseignante redoutant le passage au télétravail et la solitude. Valentin prend alors le temps d’écouter, de rassurer et de conseiller. "Essayer de penser à autre chose, s'occuper", vaquer à des activités plaisantes, au delà des idées liées à l'angoisse du moment, même si "c'est pas évident à faire". Il fait partie de la première ligne, ceux qui identifient si l’appelant à besoin d’un suivi psychiatrique plus poussé. Si oui, ils le redirigent auprès des psychologues de la ligne 2. Le docteur Liova Yon est psychiatre et responsable du dispositif. Il voit de près les conséquences psychiatriques des confinements:
"Le nombre d'appels augmente. C'est pas une explosion pour le moment. De toute façon, on sait que le recours à la psychiatrie - covid ou non - met du temps. Tout cela risque d'être décalé dans le temps, mais ça augmente sûrement." - Docteur Liova Yon
"Une forme de culpabilité générale qui ronge un peu la population"
"Des appelants qui n'ont pas de fragilité particulière mais qui sont éprouvés par la peur d'être malade, le ressenti face à cette privation sociale. On n'est pas des individus qui sont faits pour vivre dans des logements petits à temps plein. On n'a plus le café avec les copains, le verre de vin en fin de journée, les réunions familiales." Le docteur Liova Yon observe que la moitié des appelants sont des primo-accédants : ils n’ont aucun antécédent avec la psychologie
En première ligne, des infirmiers qui écoutent et évaluent. En deuxième ligne, des psychologues...
Liova Yon l’assure, Psy Île-de-France est prêt à faire face à une possible vague psychiatrique. Le service est joignable tous les jours au 01 48 00 48 00.