Ce sont 15.000 pharmaciens et préparateurs qui manqueraient dans l’Hexagone. En cause notamment : une forte augmentation de l'activité des officines.
Des transferts de compétences vers les pharmaciens
"Il y a deux métiers chez les professionnels de santé qui travaillent dans les officines pharmaceutiques, explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Pharmacien, c’est un métier préparé en six ans. Les préparateurs de pharmacie sont formés en alternance dans les officines. C’est une formation de deux ans."
"Les uns et les autres se partagent le travail dans les officines. Effectivement, il nous manque une personne dans deux pharmacies sur trois. Il faut en former plus, en fait." D’où vient ce manque de formation ? "La raison est une augmentation forte de l’activité liée aux nouveaux actes que l’on fait en pharmacie : les vaccins, les dépistages… Ce sont en fait les transferts de compétences avec les médecins. C’est utile pour la population si c’est bien fait, mais cela demande du temps, des bras."
📢 Pénurie de 15.000 pharmaciens dans l’Hexagone
🗣@PhilippeBesset @fspfsyndicat "Il manque deux personnes dans une pharmacie sur trois ! (...) Les formations sage-femme et en pharmacie sont complètement oubliées avec la réforme des études de santé initiée par le gouvernement" pic.twitter.com/wBF4qnQvW6
— Sud Radio (@SudRadio) October 24, 2022
Une hausse de la demande de santé
Cela n'a pas été anticipé ? "Non, mais on le comprend facilement, décrypte Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Les personnels ne faisaient pas rien avant. Mais quand on fait dix tests, dix vaccins par jour qui, chacun, prennent dix minutes, on comprend bien que cela prend du temps. Nous avons besoin de personnel formé supplémentaire. Il faut les former rapidement et ne pas commettre d’erreur."
Mais comment convaincre ? "Il faut expliquer quel est ce métier où l’on s’occupe de la population au quotidien. Nous avons mille places vacantes cette année en faculté, c’est un véritable problème. Pour devenir préparateur en pharmacie, pour la première fois, il faut s’inscrire sur Parcours Sup. Nous avons des problèmes de recrutements. C’est valable sur tout le territoire. Je pense vraiment que la population française a priorisé la santé comme ce dont elle a le plus besoin, et c’est de plus en plus vrai. Nous voulons avoir une vie en bonne santé, et cela augmente la demande. On n’arrive pas à y faire face, alors que parfois, elle ne correspond pas toujours à un besoin."
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