Le manque de personnel soignant est absolument criant à l’heure actuelle. À quoi sont dus les manques de soignants, d’infirmiers, de sage-femmes dans le milieu de la santé, à l’hôpital comme en médecine de ville ?
"Le Ségur de la santé n'est pas suffisant"
"C’est en effet valable pour tout le secteur de la santé : médecine générale, périnatal, soins critiques… On pourrait aussi parler de la santé mentale, du médico-social", explique Arnaud Chiche, médecin anesthésiste réanimateur et fondateur du collectif Santé en danger. Il manque à la santé un grand plan de rénovation depuis des années, robuste, sérieux, afin de relancer l’attractivité de ces métiers."
"C’est vrai, le Ségur de la santé a permis de petites revalorisations salariales, mais ce n’est pas suffisant. Il suffit de regarder la moyenne européenne, nous sommes largement en dessous. Comme cela n’a pas été fait, nous avons régulièrement des crises de l’hôpital. Là, nous avons la crise des bronchiolites en pédiatrie. L’été dernier, c’était celle des urgences, on n’avait plus assez de médecins et d’infirmières dans les hôpitaux"
[#SudRadio] 📣 Pénurie de personnels de santé
🗣️@ChicheArnaud : "Il ne faut pas penser que la crise hospitalière est en rapport avec la non réintégration des soignants non vaccinés à l'#hôpital. Cela n'a pas de lien direct" #COVID19 pic.twitter.com/Q0UtSWDicS
— Sud Radio (@SudRadio) October 25, 2022
Plafonner le nombre de patients par soignant
"Mais il y a des solutions. Cela commence dès la formation : Parcours Sup n’est pas du tout adapté aux métiers de la santé. Il faut revoir la manière dont on arrive dans ces métiers, avoir des entretiens préalables, du tutorat pour accompagner les stagiaires à l’hôpital. Les infirmières ne peuvent pas en plus former les étudiants. Il faut encore faire un effort sur les salaires, et surtout bien rémunérer le temps de travail le plus difficile : nuit, week-end, jours fériés."
"Ce qui changerait tout, ce serait de définir des ratios : pour tant d’adultes, tant d’enfants, de patients, il faut tant d’infirmières, d’aides-soignants. Ce serait une manière de plafonner le nombre de patients par soignant, souligne Arnaud Chiche, médecin anesthésiste réanimateur et fondateur du collectif Santé en danger. Cela décuplerait l’attractivité, la sécurité et la qualité de prise en charge. Ce qui a très bien marché pendant la crise Covid, cela a aussi été la collaboration entre médecins et administrations. Ils se sont parlés. Il faut revenir à une gouvernance aidante et bienveillante, car ce n’est plus le cas."
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