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Sécheresse : un maire interdit toute nouvelle piscine

Par Jean Baptiste Giraud

Entre manque d’eau et sécheresse, certains maires décident de geler temporairement la construction de nouvelles piscines.

sécheresse
Pas question de remplir sa piscine en période de sécheresse.

Face au manque d’eau et à la sécheresse, certaines municipalités multiplient les interdictions de constructions en cette période printanière.

Remplir une piscine mi juin ou mi novembre ?

"Il y a les piscines et les forages, détaille Nicolas Garcia, maire d’Elne (Pyrénées-Orientales). Remplir une piscine, c’est 15-20 m3 d’eau. On peut penser que les gens qui construisent leur piscine aujourd’hui la rempliront en juin prochain. Et c’est le moment où nous en avons le plus besoin. Remplir une piscine mi juin ou mi novembre n’a pas du tout le même impact."

"Aujourd’hui, on demande à des gens de ne plus arroser leur petit potager familial. Si, le soir, le voisin remplit sa piscine, cela me paraît assez immoral. Nous suivons l’arrêté préfectoral de sécheresse : jusqu’au 30 avril, s’il ne pleut pas, les gens peuvent se passer de construire une piscine. Celles qui sont en cours, je ne peux rien faire. Mais on gèle les demandes préalables de permis de construire déposées depuis lundi 6 mars."

 

"La sécheresse devient la règle dans le sud"

"Nous gelons aussi les forages particuliers car pomper dans une nappe qui peut servir à l’eau potable, c’est dangereux, explique également Nicolas Garcia, maire d’Elne. J’ai la responsabilité de la santé publique en tant que maire." Y a-t-il beaucoup de piscines dans cette commune de 10.000 habitants ? "C’est difficile à quantifier mais il y en a beaucoup, notamment dans les nouveaux lotissements. Depuis le Covid et juillet 2020, une centaine de piscines ont été faites."

"Quand il y a de l’eau, il n’y a pas de problème. Là, c’est ponctuel. Il ne faut pas arriver au niveau de crise, qui interdit toute consommation de l’eau hors consommation humaine. La sécheresse est passée de l’exception à la règle dans le sud. Pour ne pas condamner les cultures agricoles nourricières, il faut que nous fassions tous un effort. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas continuer à gérer l’eau comme nous la gérons."

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