Les mots manquent parfois pour qualifier la ville de New-York. Et pourtant, qui n'a jamais eu les étoiles pleins les yeux lorsque l'on débarque dans la première ville des États-Unis.
Une longue attente avant de fouler le sol américain
Pour tenter d'y mettre quelques mots, Serge July a écrit le Dictionnaire des amoureux de New-York, aux éditions Plon. Il définit cette mégalopole en des termes choisis, dès la préface : "Putain de ville". Une ville qu'il affectionne particulièrement et dans laquelle le journaliste se rend au moins une fois par an depuis 1980. "J'y suis allé tardivement", reconnaît-il, notamment en raison de son voyage à Cuba dans les années 1960. "À l'époque, une fois qu'on est allé à Cuba, on était privé des États-Unis", explique Serge July. Mais, journaliste à Libération, il noue des contacts avec l'ambassadeur américain à Paris et obtient son premier visa en 1979.
"En 1980, je suis allé faire un voyage d'étude aux États-Unis sur la presse américaine", raconte-t-il. Une presse bien plus développée qu'en France, où le journaliste s'intéresse particulièrement "aux problèmes d'organisation, aux technologies de presse". En effet, dès les années 1970-1980, "on était dans la grande période d'informatisation de la presse", avec notamment la suppression du caractère industriel. Une métamorphose qui arrivera en France quelques décennies plus tard.
"Tout est démesuré, tout est toujours trop"
Pour en revenir à New-York, Serge July reprend une phrase du peintre Fernand Léger : "C'est le plus formidable spectacle du monde dans lequel on vit". Le journaliste voit dans cette ville, à la différence de toutes les autres, une métropole "extrême dans tous les domaines". "Tout est démesuré, tout est toujours trop", remarque-t-il. New-York est la ville la plus bruyante du monde, notamment à cause du "métro très ancien, qui roule vite et qui comporte onze wagons". Mais il y a aussi "la réverbération du bruit par les gratte-ciels". Il note qu'au restaurant, il est "impossible de parler avec quelqu'un, tout le monde hurle". Et le bruit ne s'arrête pas la nuit. Quand le métro fait une pause, ce sont les livraisons qui reprennent entre 5 heures et 7 heures du matin. "Les semi-remorques amènent les marchandises aux camionnettes dès 3 heures du matin", rapporte-t-il. "Tout le monde est habitué au bruit".
Autre grande caractéristique de la ville de New-York, c'est la ville comptant le plus de célibataires. "Sur 8 millions d'habitants, il y a 5 millions de célibataires. 3 millions d'homme et 2 millions de femmes. Un point méconnu de la ville mais dont les séries comme "Sex and the city" ou "Friends" reflètent bien. "On ne vient pas faire une famille à New-York, la ville ne le permet pas", souligne Serge July. "On est là pour conquérir le monde, devenir Bob Dylan". Bob Dylan ou Donald Trump, puisque ce que "l'on ne s'imagine pas", c'est que le Président des États-Unis est "le plus New yorkais" de tous. "Il est un champion dans le business de New-York, grâce à l'immobilier, business dominant de la ville", étaye Serge July.
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