À la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida, une étude dresse un état des lieux : on constate une baisse des contaminations de 22% en 2020. Comment expliquer une telle baisse ?
"Une baisse du nombre de dépistages en 2020"
"Il y a deux façons de l’expliquer, estime Jean Spiri, vice-président du CRIPS - Île de France prévention santé Sida. La mauvaise nouvelle est que l’on a une baisse du nombre de dépistages en 2020. Moins on dépiste, moins on repère de cas. Ces bons chiffres sont donc un peu difficiles à interpréter. Le fait qu’il existe de nouveaux moyens de prévention peut aussi l’expliquer."
"Cette baisse n’est pas nécessairement rassurante, elle peut être en trompe-l’œil, juge-t-il. Analyser ces chiffres de cette année 2020 particulière est un peu difficile. Les gens qui découvrent leur séropositivité le découvrent à un stade avancé, et avec un retard de traitement."
"Il ne faut pas oublier les autres pandémies"
En effet, faute de vaccin, les personnes contaminées par le VIH ont recours à différents traitements. "Tout à fait, confirme Jean Spiri. Quand on a le VIH, on doit prendre des traitements, mais ils permettent de ne plus transmettre le virus. Une personne sous traitement ne transmet plus le virus, d’où l’importance d’être sous traitement."
Meurt-on encore du sida en France et dans le monde ? "Dans le monde, hélas oui, en France, c’est rarissime, explique-t-il. C’est lié au retard dans le dépistage. Mais cela reste une pandémie extrêmement importante. On parle beaucoup du Covid, mais il ne faut pas oublier les autre pandémies. C’est clair qu’on en parle beaucoup moins. Les Français se disent bien informés, mais les jeunes, moins."
Jean Spiri, vice-président du CRIPS - Île de France prévention santé Sida, était interviewé dans "Sud Radio vous explique" sur Sud Radio le 30 novembre. "Sud Radio vous explique" est diffusée tous les jours à 7h45 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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