Une enquête a été ouverte après un signalement du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau visant des propos de l'ancienne journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui "susceptibles d'être qualifiés d'apologie du terrorisme", a indiqué lundi le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.
Le parquet a confirmé que le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) avait reçu un signalement du ministère de l’Intérieur, daté du 11 octobre, portant sur une vidéo publiée sur le compte YouTube +Nouvelle Aube Yeni Safak français+, intitulée +Zineb El Rhazoui : entretien exclusif complet+, "considérant que les propos tenus étaient susceptibles d’être qualifiés d'apologie du terrorisme".
L’enquête a été confiée au 1er district de la police judiciaire, selon la même source.
Interrogé par Nouvelle Aube, déclinaison française du quotidien turc conservateur Yeni Şafak, Zineb El Rhazoui avait comparé Israël à un "État terroriste", "un Daech qui a réussi", refusant de condamner l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, en Israël.
"Il n'y a pas de civils en Israël puisque tout le monde fait le service militaire, puisque tout le monde est un colon", a-t-elle dit dans cet entretien, avant d'assurer que le Hamas était un "mouvement de résistance" dans "un camp de concentration qui s'appelle Gaza".
Le 7 octobre 2023, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré le sud d'Israël, depuis la bande de Gaza, menant une attaque sanglante contre des civils d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d'Israël en 1948. En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir" le Hamas, déclenchant d'intenses bombardements de la bande de Gaza.
L'attaque du Hamas a entraîné la mort de plus de 1.206 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués lors du 7-Octobre, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
Sur les 251 personnes emmenées comme otages le 7 octobre 2023, 97 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.
Plus de 42.603 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP