Près de 95 % des cheminots ayant participé à la consultation "vot'action" organisée par les syndicats de la SNCF, se sont prononcés contre la réforme ferroviaire, a annoncé mercredi l'intersyndicale du groupe.
Précisément, 94,97 % des votants ont rejeté le projet de réforme, a précisé Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots, lors d'une conférence de presse. La participation à cette consultation interne, lancée le 14 mai et sans valeur légale, a atteint 61,15 %, a-t-il ajouté.
Sylvain fait partie de ceux qui se sont exprimés. La permanence de Force Ouvrière avait mis une urne à disposition : "On prend un bulletin, on coche pour ou contre, on dépose dedans, on émarge une feuille et voilà. J’ai inscrit mon nom et mon matricule SNCF."
Cathy aussi est allée voter, mais elle partage l’inquiétude de Guillaume Pépy : "Il y a des gens qui doivent pouvoir voter à plusieurs endroits. Je pense qu’il y aura 300 000 votants pour 140 000 cheminots..."
Faux répond Mathieu, délégué CGT, qui a organisé les permanences de vote. Il assure avoir été très vigilant : "À chaque fois, on a demandé aux cheminots s’ils n’avaient pas voté ailleurs. Ils ont fait ça honnêtement, entre deux prises de service. Ils n’avaient pas le temps de tricher, ils n’avaient pas que ça à faire."
Même exigence de la part de Jérémy, lui aussi délégué CGT. Ils ont tous essayé, au mieux de respecter le processus démocratique : "S’il y a des bulletins avec des inscriptions, on ne les prend pas, on les considère comme nuls. On a quand même un protocole de vote qui est relativement cadré, même si on n’a pas les urnes scellées à clé. L’entreprise n’a pas voulu organiser le vote, donc on fait avec les moyens du bord."
Initialement prévue sur sept jours, la "vot'action" avait été prolongée pour "permettre au plus grand nombre de cheminots de voter", selon M. Brun. Le scrutin, clos mardi soir, a été qualifié de "pétition" par le gouvernement et la direction de la SNCF.
Son résultat intervient alors que l'entreprise connaît mercredi sa 21e journée de grève depuis début avril et que les sénateurs de la commission de l'Aménagement du territoire et du Développement durable examinent le projet de loi de réforme ferroviaire.
Au total, 169 amendements ont été déposés sur ce texte qui arrivera en séance publique au Sénat à partir du 29 mai, avant un vote solennel prévu le 5 juin.
Propos recueillis par Capucine Bouillot pour Sud Radio