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Sommes-nous entrés dans l’ère de la flemme ?

A-t-on perdu le sens de l'effort, l'envie de travailler en France ? Notre civilisation serait entrée dans l'ère de la flemme.

France flemme
La France est-elle devenue allergique à l'effort et au travail ?

Sommes-nous devenus partisans du moindre effort, allergiques au travail ? La flemme est un mal nouveau qui s’est diffusé dans notre société, alarme Olivier Babeau, professeur des universités et essayiste, auteur de “L'Ère de la flemme” (éditions Buchet-Chastel).

Trois piliers : survivre, réaliser et appartenir

Pourquoi écrire ce livre ? "Beaucoup de gens m’en parlaient, explique Olivier Babeau. On ne s’habille plus, on ne vient pas aux rendez-vous. De plus en plus de gens n’écrivent même plus : ils ne veulent pas synthétiser ce qu’ils ont à dire, ils font un « vocal ». Il y a quelque chose qui s’est cassé dans notre rapport à l’effort depuis une génération et cela s’est aggravé avec la technologie."

"Cela a commencé avec Mai 68, cela s’est accentué après le Covid. Pendant des milliers d’années, l’histoire de l’humanité est celle d’un rapport à l’effort pour survivre. Pour appartenir à la société. Aujourd’hui, ces trois piliers, survivre, réaliser et appartenir, ils sont donnés sans efforts." Un passage du livre se penche sur l’appauvrissement des plaisirs. "Huxley remarquait cela. Il y a les plaisirs immédiats, les plus faciles, le sucre, le gras. Le mécanisme de récompense est plus rapide. Il y a des plaisirs plus lents, sans commune mesure, comme apprendre à jouer d’un instrument."

La flemme, un danger pour la civilisation ?

De plus en plus de personnes font du jogging. Est-on vraiment scotché sur son canapé ? "Il faut regarder les chiffres : on est de plus en plus sédentaire, on bouge de moins en moins, rappelle Olivier Babeau, auteur de “L'Ère de la flemme”. Les jeunes ont perdu un quart de leur capacité pulmonaire depuis les années 1990. On sort beaucoup moins qu’avant, on se voit moins, les jeunes font moins l’amour."

Est-ce un vrai danger pour la civilisation dite moderne ? "La grande erreur est d’avoir mis la valeur travail de côté. L’effort est quelque chose qui nous fait vivre, y compris dans nos loisirs. Ceux qui vantent la paresse vantent le loisir studieux, ce qui demande un effort dingue. Aujourd’hui, tout est à un clic de distance. Cela change tout, et cela perd de l’intérêt car c’est trop facile." Faut-il être pessimiste ? "Nos vieilles démocraties sont entrées dans une crise du confort qui nous ramollit. On tient la prospérité pour acquise. Je suis un peu inquiet."

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