C’est un débat qui risque bien de s’intensifier dans les prochains mois. À l’approche du cinquantenaire de la révolte étudiante de Mai 68 et du mouvement qui s’en est suivi, Emmanuel Macron avait émis l’hypothèse de commémorer officiellement l’événement. Une décision qui n’est pas encore entérinée, tant Mai 68 fait encore l’objet d’interprétations très différentes selon les sensibilités politiques des uns et des autres.
Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio et CNews, 36% des Français se disent favorables à une commémoration annuelle de Mai 68. Sans surprise, les sympathisants de la France Insoumise (54%) sont les plus nombreux à souhaiter cette commémoration. En revanche, les sympathisants socialistes (40%) sont moins nombreux que ceux du Front national (42%) à se dire favorables à une telle décision. "Ce qui est "drôle", c'est que les personnes potentiellement concernées par ces événements (65 ans et plus) sont les moins nombreuses (16%) à trouver légitime de commémorer annuellement ces événements", souligne Frédéric Dabi, directeur-adjoint de l'Ifop.
Par ailleurs, 93% des Français souhaitent toujours commémorer chaque année la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe le 8 mai, et 89% ont la même opinion pour l’armistice de la Première Guerre mondiale. Une commémoration annuelle des attentats de janvier et du 13 novembre 2015 ou des accords d’Évian mettant fin à la guerre d’Algérie rencontre moins de succès auprès de l’opinion, avec respectivement 53% et 44% de Français qui se disent pour.
S’il n’y a "que" 36% de Français qui souhaitent commémorer annuellement Mai 68, ils sont tout de même une écrasante majorité (78%) à estimer qu’il s’agit d’un événement "important" de l’Histoire récente de la France. Les sympathisants de la France Insoumise (88%) et du Parti socialiste (86%) sont les plus francs dans cette réponse, alors que "seulement" 64% des sympathisants Les Républicains approuvent cette affirmation.