À l'occasion de la sortie de son second livre intitulé "Dans son cœur sommeille la vengeance" (aux éditions Plon), la journaliste Sonia Mabrouk était l'invitée de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio.
"On n'a pas anticipé le retour de ces enfants" de Daesh
Tout en nous présentant la genèse de cet ouvrage, celle qui officie désormais sur la chaîne CNews a évoqué la problématique des "Lionceaux du Califat", ces enfants recrutés par Daesh dont l'itinéraire constitue l'une des trames de ce roman, rédigé à la manière d'un docu-fiction. "Je l'ai imaginé comme un documentaire de télévision. Je suis partie d'une réalité. C'est un sujet d'actualité et pour en parler le mieux, j'ai pensé que le roman était le meilleur genre. Pourquoi ? Parce que la fiction est la réalité augmenté", a-t-elle d'abord expliqué. "C'est un sujet compliqué avec des enfants et quand il y a des enfants, les sentiments sont évidemment plus complexes. Je voulais aller loin dans ces sentiments et il me semblait qu'un roman pouvait appréhender la complexité de ce sujet", a-t-elle ajouté. "Il y a 450 enfants français qui ont été ou qui sont encore dans la zone irako-syrienne. Une soixantaine est rentrée en France donc ils sont déjà sur le sol hexagonal, c'est ça qui est frappant ! Voilà pourquoi c'est un sujet inédit et, si j'ose dire, fascinant pour un roman parce qu'il n'y a pas de solution pour le moment", a-t-elle encore insisté.
Et notre consœur d'aborder la situation délicate de ces enfants et leur gestion par les autorités. "Si vous demandez aux services de renseignements français, ils vous disent qu'il y a une partie de ces enfants qui peut constituer un danger, des bombes à retardement. On ne parle pas ici des enfants en bas âge, il s'agit d'enfants qui ont 6/7 ans (...) et qui ont d'abord vécu des traumatismes. Et si l'on ne traite pas ces traumatismes, alors il peut y avoir le réveil d'une menace. C'est pour ça que le titre du roman est 'Dans son cœur sommeille la vengeance'". "Les avocats et les services de l'enfance vous disent que ce sont d'abord et surtout des victimes sauf que l'on ne sait pas comment les traiter. On n'a pas anticipé le retour de ces enfants et tout le monde se retrouve un petit peu démuni", a-t-elle conclu.
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