C’est une initiative qui n’a décidément pas fini de faire parler. La branche départementale de Seine-Saint-Denis du syndicat Sud-Éducation a en effet décidé d’organiser un stage sur le thème de l’antiracisme présentant la particularité d’être… interdit aux blancs. Face au tollé provoqué par cette décision, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a tapé du poing sur la table et porté l’affaire en justice. Secrétaire général national de SOS Racisme, Hermann Ebongué était l’invité du journal de 18h sur Sud Radio ce mardi. Il se range du côté du ministre.
"C’est une dérive plus qu’inacceptable. L’antiracisme est un concept d’émancipation culturelle, d’ouverture, qui amène les uns vers les autres. Ce n’est à aucun moment un concept de fermeture et d’exclusion. Prôner l’antiracisme avec un repli identitaire, c’est plus que dangereux", s’alarme-t-il avant de faire part de son étonnement de voir un syndicat de l’éducation être à l’initiative de ce stage controversé. "C'est d’autant plus surprenant qu’un syndicat de l’Éducation nationale a une mission d’éducation, d’émancipation, d’enseignement, de transmission de valeurs. Cette ligne-là est donc très surprenante à nos yeux et c’est la raison pour laquelle SOS Racisme appelle le syndicat Sud Éducation 93 à revenir très rapidement sur cette proposition et à faire en sorte que ces ateliers n’aient jamais lieu. Nous nous réjouissons que le ministre de l’Éducation nationale ait pris position de manière très forte, et nous le suivrons dans cette voie-là", assure-t-il.
Pour Hermann Ebongué, l’absence de condamnation morale de la part de la direction nationale de Sud-Éducation est tout aussi inquiétante. "On appelle aussi ce syndicat national à se prononcer très rapidement. Pour nous, c’est extrêmement grave et cela risque d’engager l’image de tout le syndicat. Si la direction nationale ne réagit pas, il y a un problème qui se posera manifestement", déclare-t-il.
Retrouvez en podcast toute l’interview d’Hermann Ebongué sur Sud Radio