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Stéphane Le Foll : Le PS "prépare la Présidentielle comme si c'était un débat de Congrès"

Stéphane Le Foll, maire du Mans et ancien ministre, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 1er septembre 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Stéphane Le Foll, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 1er septembre 2021 à 7h40.

Stéphane Le Foll : "Je suis candidat à un débat au sein du Parti Socialiste pour la Présidentielle"

Cette rentrée 2021 est marquée par les diverses annonces de candidature pour la Présidentielle 2022, que ce soit en passant ou non par les primaires. "Je suis candidat officiellement puisque j’ai même envoyé un courrier, à un débat au sein du Parti Socialiste pour la Présidentielle. Donc oui, j’ai fait acte de candidature", déclare Stéphane Le Foll qui souligne qu’il attend une réponse alors qu’il a envoyé "un courrier vendredi dernier, jeudi même ; et toujours pas de réponse".

L’ancien ministre estime toutefois qu’au Parti Socialiste, "on ne peut pas discuter" alors qu’ailleurs les annonces et les projets fusent. "Tout est pourtant organisé, avec des discours sur la démocratie participative, citoyenne...". Il demande que soit mis "en commun, un débat, au sein du Parti Socialiste" ; "je pense que c’est nécessaire". Il souligne qu’il a écrit un livre, Renouer avec la France des Lumières, qui paraît le 1er septembre 2021 aux éditions Calmann-Lévy, "avec des propositions".

"Il y a une majorité qui considère que maintenant il n’y a pas à discuter : ils ont choisi Anne Hidalgo"

Olivier Faure, à la tête du Parti Socialiste, semble faire un peu ce qu’il veut. "Il y a une majorité", explique Stéphane Le Foll. "Entre Olivier Faure et Anne Hidalgo, il y a une motion, un texte d’orientation. C’est pour ça que je soutiens, moi, Hélène Geoffroy, qui est candidate contre Olivier Faure."
Pour le maire du Mans, "aujourd’hui, il y a une majorité qui considère que maintenant il n’y a pas à discuter : ils ont choisi Anne Hidalgo". Un choix que semble critiquer l’ancien ministre qui juge que la maire de Paris a été choisie "par ceux qui la soutiennent, j’imagine", à savoir "les élus".

Dans l’entourage d’Anne Hidalgo, raconte Stéphane Le Foll, les proches attendaient de savoir "combien elle a de soutiens" plutôt que "ce qu’elle va proposer aux Français". "C’est vous dire dans quel état est le Parti Socialiste : pour préparer une présidentielle aujourd’hui, on fait la liste des soutiens, comme si on était dans un débat de Congrès." Pour lui, au contraire, la Présidentielle, "c’est porter un projet, c’est offrir des solutions, c’est regarder la France dans tout ce qu’elle a d’atouts pour se développer".

Chez Les Républicains, la primaire fait débat, certains poussant pour un candidat naturel qui ressortirait du lot. "On peut considérer que la sélection naturelle est la manière la plus démocratique de faire un choix, c’est une possibilité", concède Stéphane Le Foll. Néanmoins, la situation de la France et du monde, avec la pandémie, l’Afghanistan, la crise, "tout ça, ça ne mérite pas un débat ? Si, ça mérite un débat".

 

"Pour réussir la transition énergétique, il nous faut de la croissance"

S’il était candidat en face d’Anne Hidalgo pour l’investiture du PS, Stéphane Le Foll commencerait par ne pas nier les avancées du quinquennat de François Hollande, dont il a été ministre, car "c’est donner raison à ceux qui ont toujours critiqué les socialistes exerçant le pouvoir". "Il y a des critiques à porter, évidemment", estime le maire du Mans, "et je ne suis pas le dernier à le faire".

Il juge qu’il y a "un problème avec la République", reprenant ainsi les propos d’Anne Hidalgo, "mais il y a aussi un problème sur la question écologique".
Il déclare réfléchir "à la manière dont on peut réussir un changement de modèle, une transition énergétique, et je ne suis pas sur une ligne comportementaliste telle qu’elle est promue, ligne sur la sobriété voire sur la décroissance". "Il y a longtemps que j’ai répété et dit que dans un débat comme celui-là, sur la question de l’écologie, pour réussir la transition énergétique, il nous faut de la croissance."

 

"Le Parti Socialiste s'adresse 'trop' à la classe sécurisée. La classe insécurisée ne vote plus à gauche"

Stéphane Le Foll estime que "la ligne de l’écologie politique, aujourd’hui, elle a son sens" afin de sauver la planète. Mais "c’est par une politique massive d’investissement et d’innovation" que le monde, et la France, y parviendra. Car il est impossible de demander des efforts supplémentaires à "la couche insécurisée" de la population française qui a déjà du mal à atteindre la fin du mois. On ne peut pas leur dire 'pour sauver la planète, il faudra vous serrer la ceinture'".

Pour l’ancien ministre, le Parti Socialiste s’adresse aujourd’hui "beaucoup plus à la classe sécurisée, elle peut vivre avec l’idée d’une sobriété qu’elle s’impose" comme partir moins en vacances. "Pendant ce temps-là, on oublie d’imaginer qu’il y a des gens qui ne partent pas en vacances, je crois que c’est 25 ou 30% des Français". "Et ces gens-là ne votent plus à gauche", souligne le maire du Mans, alors que les ouvriers sont traditionnellement le socle électoral de la gauche et de l’extrême-gauche.

Le PS risque-t-il la disparition ? s'interroge Patrick Roger. "La disparition d'un parti prend du temps, explique Stéphane Le Foll. Ce que je reproche à Olivier Faure et Anne Hidalgo, c'est que depuis 3 ans, il n'y a pas eu d'affirmation politique sur une ligne un peu différente. À force de ne rien dire, les électeurs vont vers ceux qui disent quelque chose : sur l'écologie, on va vers les écologistes par exemple. Mais dans un pays à fleur de peau aujourd'hui, et c'est une vraie différence avec les écologistes, on ne peut pas penser gouverner dans la radicalité. Il faut rassembler et apaiser".

 

Stéphane Le Foll : "Il faut de la souplesse et de l'intelligence dans l'application du Pass sanitaire"

Concernant le Pass sanitaire, "on sait que c'est le vaccin qui va nous permettre de continuer à vivre sans être complètement bloqués, soutient Stéphane Le Foll. Le vaccin est un enjeu, les Socialistes ont dit qu'il faut rendre le vaccin obligatoire, mais ce n'est pas fait. Aujourd'hui, le Pass sanitaire, c'est dire que l'intérêt de tout le monde est de se faire vacciner et si vous ne l'êtes pas, vous n'avez pas accès à tout. Néanmoins, il faut de la souplesse et de l'intelligence dans l'application, il faut continuer à faire de la pédagogie".

 

 

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