La crise du Covid-19 a provoqué de nombreux drames dans les familles. Parmi les plus difficiles à traverser, celle de l'abandon forcé, des "adieux interdits", où des milliers de proches se sont vus interdire d'accompagner un défunt dans ses derniers jours. Une épreuve qu'a dû traverser Stéphanie Bataille, qui a perdu son père en janvier dernier.
Des manquements "d'humanité et de dignité"
Un drame qui a donné naissance à un livre que Stéphanie Bataille "n'aurait jamais voulu écrire" mais qui s'avère "très important" pour tout le monde. "Ce n'est pas parce qu'on n'a pas perdu un proche durant la pandémie qu'on ne se sent pas concernés", estime la comédienne qui voit cette pandémie "montrer les manquements de notre société". Des manquements "d'humanité, de dignité dus à un manque de personnel, de formation, de moyens, et d'écoute", décrit-elle.
Un manque "d'écoute" et "de lien", pourtant "indispensable à l'hôpital", qui ne date pas vraiment du début de l'épidémie. "Depuis des années, on a vu que ça commençait à aller mal", rappelle Stéphanie Bataille qui ne souhaite pas pour autant "canarder qui que ce soit". La comédienne veut surtout "avancer", en omettant la peur "avec qui on fait n'importe quoi, dans n'importe quel domaine".
[#BercoffSudRadio] Stéphanie Bataille alerte une nouvelle fois sur la gestion inhumaine de la mort dans les #hôpitaux au micro d'@andrebercoff
🗣️ "Lors du premier confinement, la banalisation des chiffres m'avait déjà profondément heurté..."
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"Essayer d'allumer des feux d'espoir"
Si Stéphanie Bataille témoigne et publie ce livre, c'est pour colmater ces manquements, "en cas d'autres pandémies ou restrictions dans les hôpitaux". Elle souligne que "le lien avec la famille est indispensable pour le rétablissement du patient", rappelant que lorsque l'on sort d'une salle d'opération, "on est heureux de retrouver un visage connu".
C'est bien ce qui a été empêché pour les malades atteints du Covid-19, faisant apparaître "un sentiment d'abandon". À travers son collectif, fondé avec Laurent Frémont, "Tenir ta main", l'objectif est de "rassembler les gens" qui sont concernés par ces moments difficiles pour "essayer d'allumer des feux d'espoir". "Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé", insiste Stéphanie Bataille.
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