Dans les deux tiers des immeubles de l'ile Saint-Louis, au moins un logement est sur Airbnb. Claude et Michel n'avaient jamais vu ça depuis 46 ans qu'ils habitent ici: "On sait pas qui passe, qui vient. On est obligés de donner des pass à tout le monde, ce qui fait qu'on n'a plus de sécurité. On ne peut rien leur dire puisque, de toute façon, ils restent huit ou 15 jours. C'est beaucoup moins convivial... Pour moi, c'est une catastrophe !" Au contraire, Thomas, qui a aménagé il y a huit mois sur place, se réjouit de ce va-et-vient de ses voisins provisoires: "Sur l'île Saint-Louis, il y a beaucoup d'appartements provisoires. Et s'ils peuvent être remplis de temps en temps par des gens qui apprécient la beauté de Paris, tant mieux pour tout le monde !".
"Les commerces de proximité en ont souffert"
Mais pour Paola, commerçante, les locataires Airbnb ont fait fuir les bons clients: "Il y avait des familles qui faisaient vivre des commerces de proximité. Ils sont partis, et laissent la place à des personnes qui viennent pendant quelques jours, qui vont faire leurs courses ailleurs puis s'en vont. Donc effectivement, les commerces de proximité en ont beaucoup souffert". Tout le monde est d'accord sur ce point en tout cas: pour le meilleur ou pour le pire, Airbnb a transformé le quartier.
* Loi pour l'Evolution du Logement, de l'Aménagement et du Numérique, entrée en vigueur en début d'année