Le ministre de la Santé, Olivier Véran a fait marche arrière sur le projet de loi d'urgence sanitaire qui avait été vivement critiqué, certains estimant qu’il cachait une obligation de se faire vacciner contre la Covid-19. "Nous l’avons toujours dit : il n’y aura aucune obligation de se vacciner en France", tente de rassurer Sylvain Maillard.
"On va pour notre part tous se vacciner quand ce sera notre tour, mais en aucun cas on ne va forcer les Français", ajoute-t-il, souhaitant montrer l'exemple. Afin de lutter contre la réticence des Français envers le vaccin, le groupe majoritaire va jouer la carte de la "transparence la plus absolue", affirme le député de Paris.
"Que les oppositions sautent sur quoi qu’on fasse, on a l’habitude"
Le projet de loi a été reporté sans pour autant avoir été retiré. Il y était écrit que le Premier ministre peut, le cas échéant, limiter certaines activités aux Français sous conditions d’un test de dépistage négatif ou de prise de traitement préventif "y compris à l’administration d’un vaccin". C’est cette dernière partie qui a inquiété une grande partie des Français, sans raison selon Sylvain Maillard. "Que les oppositions sautent sur quoi qu’on fasse, on a l’habitude", réagit-il.
Le député explique que, par exemple, les voyages vers les États-Unis sont soumis à une obligation de test négatif. "Si les mesures continuent, dans les semaines, dans les mois qui viennent : vous vous êtes fait vacciner, et pourtant il faudra continuer à faire un test PCR", prévient l'élu. Le principe serait donc de dire que "si vous avez été vacciné, vous n’aurez pas à faire ce test PCR".
Le texte a été déposé en procédure accélérée en pleines vacances de Noël, ce qui a également interrogé l’opposition. "Toutes les mesures dont nous parlons sont déjà, à l’heure actuelle, en application", souligne le député, ayant été votées au mois de mars 2020. Mais elles "deviennent caduques au 1er avril", explique-t-il. "Le gouvernement a tout simplement voulu prolongé ces mesures au-delà du 1er avril".
"Dans quelques mois, bon nombre de Français se seront fait vacciner"
Près de 50% des Français ne comptent pas se faire vacciner, et le gouvernement n’a pas l’intention de rendre le vaccin obligatoire. "Dans quelques mois vous me réinviterez et vous verrez que bon nombre de Français se seront fait vacciner", parie Sylvain Maillard qui préfère rester "très optimiste". Il prédit que "ce manque de confiance va disparaître" chez les Français qui verront que dans le reste du monde les gens se font vacciner.
"Il faut faire œuvre de transparence, expliquer très clairement les bénéfices mais aussi les risques", explique Sylvain Maillard, qui prend exemple sur les allergies. Il se veut très rassurant : "On a quand même des millions de personnes qui ont été vaccinées, on n’a pas de contre-indications majeures, loin s’en faut".
"La vaccination est surtout un moyen de sortir de ce Covid"
Olivier Véran a confirmé que les premières vaccinations en France auront lieu dimanche 27 décembre dans trois Ehpad. Le parlementaire LREM explique que "la vaccination est surtout un moyen de sortir de ce Covid" et compte sur une baisse de l'épidémie dès l'été prochain. "Plus le monde aura été vacciné, plus le virus sera un peu moins virulent parce que le climat sera un peu plus favorable et nous vivrons un peu plus dehors", s'attend Sylvain Maillard.
L’objectif du gouvernement est de "faire en sorte que l’organisation de cette vaccination" ainsi que "la gestion du monde économique" se fassent "la moins mal possible". "La situation est difficile, et les mois qui arrivent seront difficiles aussi", prévient le député.
Les Français devront toutefois faire très attention, durant les fêtes de Noël. Le risque d’un rebond des contaminations est réel. "J’ai confiance, je pense que les Français l’ont parfaitement intégré, ils n’ont pas envie d’être malades, ils n’ont pas envie de rendre malade leur famille, leurs proches, leurs aînés", estime Sylvain Maillard. "Ce sera un Noël particulier", souligne-t-il, "mais ce sera une respiration".
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