Sylvie Guérineau était l’invitée d’André Bercoff le 26 février 2021 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".
Sylvie Guérineau : "Ce qui se passe dans le bassin d’Arcachon est une catastrophe d’un point de vue environnemental"
"Le tourisme est programmé par les États pour permettre aux personnes fatiguées d’ôter le stress en allant dans des pays lointains. Et ce tourisme alimente un certain néo-colonialisme. On a donné une pseudo-indépendance à nos colonies dans les années 1960-1970 mais on a gardé les territoires. Sur ces territoires on a commencé à monter des hôtels. Puis on a dit : on doit sauver la nature, parce que les populations autochtones ne savent pas faire. Alors on a créé des réserves intégrales. On a déraciné les populations, comme les bushmen en Afrique du Sud. C’est magnifique, une réserve intégrale ! Puis on a rouvert une partie des réserves pour faire des lodges de chasse, car le gibier était revenu.
La même chose s’est passée chez nous, dans le bassin d’Arcachon. C’est beau, des hôtels sur le littoral, mais les locaux ne peuvent plus trouver à se loger. C’est aussi une catastrophe d’un point de vue environnemental. Quand on arrache les mangroves, c’est quelque chose de catastrophique car toute la pollution se jette dans la mer et cela tue les coraux", a raconté Sylvie Guérineau.
Sylvie Guérineau : "surtout ne réservez pas sur Internet"
"Quand on va dans des destinations exotiques, il faut prendre le temps. On ne peut pas dire ‘j’ai connu un pays en dix jours’, ce n’est pas une rencontre", met en garde Sylvie Guérineau. Alors, comment vivre une expérience authentique ? "Vous ne réservez pas sur Internet, vous allez là où vous avez un ami ou une connaissance. Après, une fois que vous avez ce point de chute, vous allez dans de toutes petites structures. C’est comme chez nous, dans le Pays basque. Vous allez dans une chambre hôtes. Ensuite, par le bouche-à-oreille, vous entendez parler d’une cidrerie dans les montagnes, et donc vous y allez.
C’est comme en Afrique : tu prends le taxi-brousse. Dans le taxi-brousse tu vas rencontrer des gens. Les gens sont heureux qu’on leur parle. Ce ne sont pas des chiens, ce sont des êtres humains. Et ils sont tellement heureux qu’ils donnent. Et, de fil en aiguille, votre voyage se trace, il se fait tout seul. Et vous vous apercevez que ce que vous aviez programmé au départ, vous ne le suivez pas parce que vous passez sur d’autres routes" a déclaré Sylvie Guérineau.
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