À Tarbes, dans le cadre d'un mouvement de grève annoncé comme historique, les enseignants ont décidé d’effectuer un geste symbolique.
"Une manière de dénoncer le manque de protection"
"Mes collègues ont décidé de remettre à l’inspecteur d’académie les masques en tissu usagés fournis par l’Éducation nationale, explique Pierre Priouret, secrétaire académique du Snes-FSU. Évidemment, ils ont une durée de vie limitée, ils ont passé depuis longtemps leur date de péremption. Certains ont même été considérés comme toxiques et retirés de la circulation. C’est une manière de dénoncer le manque de protection."
Est-ce une illustration des cafouillages de l’Éducation nationale ? "Cela fait partie de la politique de Jean-Michel Blanquer, qui veut que les écoles soient ouvertes. Tout comme nous. Simplement, nous souhaitons que nos collègues soient correctement protégés. Le ministre ne se donne pas les moyens de maintenir les écoles ouvertes dans de bonnes conditions." Cette grève va-t-elle être ponctuelle ou prolongée ? "L’état d’esprit est un ras-le-bol général. Si nos collègues le décident, il y aura d’autres journées d’action."
[#SudRadio] @PierrePriouret, @SNESFSU
🗣️ "On n'a pas recruté depuis 5 ans. Donc, aujourd'hui, le système craque ! On ne peut remplacer un prof malade du #Covid. Il y a un ras-le-bol général" #Greve13Janvier pic.twitter.com/WK1KPKsFRd
— Sud Radio (@SudRadio) January 13, 2022
"Une impréparation totale du système éducatif"
Quelles sont les erreurs commises par le ministre ? "C’est très simple : c’est une impréparation totale du système éducatif. À aucun moment, le ministre n’a donné les moyens de maintenir les écoles ouvertes en toute sécurité. Nous demandons des masques, si possible FFP2, et des capteurs CO2 pour arrêter la ventilation au pifomètre. Soit on ne ventile pas, soit on fait cours avec 2 degrés dans la classe. S'il n’avait pas commencé par passer dix mois à dire que cela ne servait à rien, on n’en serait pas là aujourd’hui."
Cette grève n’est-elle pas aussi politique ? "Simplement, il y a une souffrance très grande de nos collègues face aux injonctions permanentes du ministre qui confine au mépris, juge Pierre Priouret, secrétaire académique du Snes-FSU. Aujourd’hui, ils n’en peuvent tout simplement plus. Dans le second degré, aucun investissement n’a été fait depuis cinq ans. Le système craque. Nous ne sommes pas en capacité de remplacer les professeurs malades, parce que l’on n’a pas recruté depuis cinq ans. On n’a pas fait ce qu’il fallait pour avoir aujourd’hui des candidats, y compris contractuels."
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