Près de 33%, la question de la taxe foncière soulève des débats importants, notamment à la lumière de son augmentation au cours des 10 dernières années. Une hausse, qui est à mettre en partie, au crédit de la suppression de la taxe d'habitation. Dans ce contexte, l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI) propose une mesure audacieuse : faire participer les locataires au paiement de cette taxe, alors qu'actuellement, la taxe foncière est exclusivement à la charge des propriétaires, ce qui soulève des questions d'équité.
Pour Sylvain Grattalou, président de l'UNPI, la prise en charge de la taxe foncière doit être partagé : "Il est donc totalement injuste que soit seule une partie de ces habitants, en l'occurrence ces propriétaires et propriétaires de l'occupant qui se sont sacrifiés pour faire l'acquisition voient leur taxe foncière exploser”. Si la taxe d'habitation est en partie responsable de l’augmentation de la taxe foncière, il faut aussi prendre en compte le paramètre de la valeur locative. Celle-ci correspond au niveau de loyer annuel théorique si un bien était loué. Afin de correspondre à l’inflation, son montant est ajusté chaque année. Ainsi, les valeurs locatives ont progressé de 14,8% depuis 2018, faisant augmenter les taxes foncières.
Un changement nécessaire ?
Pour l'UNPI, la progression de la taxe foncière en dix ans est "un traitement fiscal injuste". Selon Sylvain Grattalou, la taxe foncière contribue à la fracture de la société entre les propriétaires et les locataires. Pour le président de l’UNPI, des changements sont donc à prévoir : "Il faut envisager la disparition de la taxe foncière. On envisage une contribution locale des usagers des collectivités. L’ensemble des usagers de la collectivité doit contribuer à l’ensemble des dépenses de la collectivité, mais avec des variables d’ajustement”.
En plus du paiement des charges, faut-il craindre une augmentation des loyers pour les locataires ? “Les loyers n’ont pas augmenté car les loyers sont encadrés et inférieurs au prix du marché. Ces loyers ne peuvent augmenter que sur la base de l’indice de référence des loyers. Donc il n’y a pas d’explosion des loyers” dit-il. À défaut d’éventuel changement, la taxe foncière est à payer avant fin octobre pour les propriétaires.