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Tentative de perquisition au siège de Mediapart : "Il y a une volonté de museler la presse"

Par La Rédaction

Jean-François Cullafroz, responsable à la CFDT journalistes, était "L’invité de l’actu" dans la matinale de Sud Radio du 5 février 2019, animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger. Il revient sur la polémique après la tentative de perquisition au siège de Mediapart.

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"Il y a une volonté de museler la presse"

Pour quels motifs le parquet de Paris cherche-t-il à mettre la main sur les enregistrements de Mediapart ? D'après Jean-François Cullafroz, responsable à la CFDT journalistes, "il y a au départ une plainte de Monsieur Benalla. Mais il est évident que derrière, pour l'ensemble des syndicats de journalistes, il y a une volonté de museler la presse. C'est un signal qui est donné aux autres confrères par rapport aux enquêtes menées par nos collègues de Mediapart. Nous saluons le travail qui a été fait, dans un contexte aujourd'hui assez difficile pour la presse et le travail des journalistes : nous avons 34 plaintes qui vont être instruites pour agressions sur des journalistes ou sur du matériel lors des différentes manifestations, des jugements qui ont eu lieu pour des atteintes sur des reporters photos et des reporters au Républicain Lorrain, un incendie, il y a quelques jours, de la station France Bleu Isère". 

Emmanuel Macron a dit, il y a quelques jours, en recevant à l'Élysée quelques journalistes triés sur le volet, qu'il songeait à mettre en place des structures en lien avec l'État pour vérifier la "fabrication" de l'information. "L'attitude du président de la République depuis son élection est assez ambiguë, ça s'est traduit au sein même de l'Élysée par la fermeture du bureau de presse. Ce que demande le président Macron, on n'en connaît pas le contour. Nous avons dialogué avec Emmanuel Hoog, l'ancien PDG de l'AFP, qui a été missionné par le ministère de la Culture sur la mise en place d'un observatoire de l'Information.

Nous ne voulons pas un 'ordre des journalistes', nous avons une Commission de la carte qui délivre une carte de presse sur des critères sociaux. Nous voulons pouvoir observer les dérives qu'il peut y avoir dans la presse, que nous dénonçons et qui sont souvent pour la recherche d'audience, mais il ne faut pas pour autant jeter toute la presse aux orties." 

"Quand il y a des choses qui sortent, c'est que derrière, il y a une réalité"

Difficile de juger la presse, qui peut parfois sortir des informations pas totalement vérifiées, mais c'est aussi ce qui fait évoluer et vivre le débat dans une démocratie. "Il faut différencier les réseaux sociaux où il peut y avoir des fake news, du travail de la presse. Même s'il y a une dégradation continue de la confiance vis-à-vis des journalistes, aujourd'hui, les 36.000 journalistes en France, dans les rédactions, font très correctement leur travail. Quand il y a des choses qui sortent, c'est que derrière, il y a une réalité.

Le travail d'Edwy Plenel a permis de faire sortir un certain nombre d'affaires qui touchent de très près le pouvoir de l'État. Et c'est sans doute ce qui fait que tout chef État, qu'il soit Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, François Hollande et même François Mitterrand, est toujours très inquiet quand on sort des affaires touchant au secret d'État." L'affaire Cahuzac en était une illustration. 

Cliquez ici pour écouter "L’invité de l’actu" avec Cécile de Ménibus et Patrick Roger en podcast.

Retrouvez "L’invité de l’actu" du lundi au vendredi à 8h10 sur Sud Radio dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
 

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