Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio
"La survie des théâtres dépend des mois d'octobre au mois de mars "
Cela fait trois semaines que la reprise se prépare au théâtre Divadlo : réouverture prévue le 16 décembre avec un spectacle de marionnettes mais plus le temps passe, moins le directeur croit à ce lever de rideau. "Le problème c'est qu'on n'arrive plus à penser, perdus dans leur raisonnement... En tout cas on a tout préparé, les personnes ont bien réservé et on est prêts à accueillir le public" assure Bernard Fabrizio.
En pleine période de Noël, chaque semaine compte. Reporter la réouverture et perdre encore du chiffre d’affaires, c’est tout simplement impensable pour Christophe Pécoraro, le directeur du théâtre de l’Archange à Marseille, qui préside l’association des théâtres des quartiers marseillais."La survie des théâtres dépend des mois d'octobre au mois de mars explique-t-il. C'est à cette période qu'on fait à peu près 80% de notre chiffre d'affaires sur les spectacles, parce qu'il y a tous les spectacles de Noël pendant ces deux semaines de vacances, ainsi que le 31 décembre rappelle-t-il. On est en train de nous l'enlever puisqu'on est déjà en demi-jauge".
"On se demande à quel moment on va pouvoir réellement travailler et vivre de notre travail..."
"On a l'impression qu'on est vraiment la variable d'ajustement du gouvernement dénonce Christophe Pécoraro. Je ne vois même plus quoi faire, puisque le théâtre click and collect ça n'existe pas... Vous ne pouvez pas non plus vous faire livrer votre théâtre chez vous !"
"On n'est pas là pour vivre sur les aides... On se demande à quel moment on va pouvoir réellement travailler et vivre de notre travail..."
Ce qui est perdu maintenant ne sera jamais rattrapé insistent ces directeurs de théâtres, qui dénoncent une véritable injustice. "Quand on voit ce qui se passe dans les supermarchés, où il y a des centaines de personnes qui se croisent, qui touchent des produits, dans un théâtre on entre et on s'installe à notre place..."
Certains ne vont plus pouvoir attendre très longtemps, deux théâtres marseillais sont clairement dans le rouge, dont celui des Chartreux à qui l’on menace de couper l’électricité.
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