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Thierry Guerrier : "Attaquer Zemmour ou faire comme s’il n’existait pas, c’est le dilemme du moment pour LR"

Dans son édito du jour, Thierry Guerrier revient sur la stratégie que va devoir prendre la droite face au possible candidat Éric Zemmour.

Les Républicains à la croisée des chemins (©Bertrand Guay - AFP)

Dans son édito politique du jour, Thierry Guerrier revient sur la situation ambiguë dans laquelle se trouve la droite républicaine… qui ne sait toujours pas comment se débarrasser du phénomène Zemmour.

"Les Républicains sont toujours sur la corde raide. En effet, coincés entre les coups de boutoir quotidiens du candidat/non candidat Zemmour, des sondages qui donnent inexorablement leur futur candidat ou candidate à eux, toujours derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Éric Zemmour et enfin, ils sont coincés par leur propre Primaire interne qui les gêne pour faire passer des messages clairs aux français, et s’imposer.

Bref, malgré leurs efforts, les "LR" tournent en vase clos en ce moment. Ils parlent surtout à leurs militants et font encore la course à l’arrière du peloton d’une droite néanmoins largement majoritaire dans le pays. Et pourtant, depuis quelques jours, l’atmosphère est en train de changer chez Les Républicains. Ils commencent à reprendre espoir.

Ah oui ? et en vertu de quoi ?

Eh bien, d’abord - une fois n’est pas coutume - ils ont réussi à se discipliner et (pour l’instant) à faire appliquer une règle de bonne conduite entre leurs 6 candidats à l’investiture : "On ne dit pas de mal de son concurrent !". Jusqu’à présent, et depuis leur petit-déjeuner commun la semaine dernière au siège de LR, ça a l’air de fonctionner ! C’est une deuxième victoire du chef du parti, Christian Jacob, après avoir fait rentrer Valérie Pécresse et Xavier Bertrand au bercail, qui ont repris leur carte.

Autre fait qui redonne un peu de "peps" aux Républicains : Éric Zemmour et Marine Le Pen se sont déclarés désormais une guerre sans merci. Hier encore, c’était la patronne du RN qui traitait Zemmour en substance de "candidat des riches" et de son côté l’ancien éditorialiste répliquait que "voter Le Pen, ça ne sert à rien". Autant d’amabilités, entre les 2 candidats d’extrême-droite, qui font la joie des Républicains. Ils espèrent que les Français finiront par se lasser de ses joutes et de ses surenchères verbales.

Le bémol, en revanche, c’est que Les Républicains n’ont pas réussi à adopter de position commune face au phénomène Zemmour. "Faut-il l’attaquer, condamner ses outrances ou bien le ménager puisqu’il séduit une bonne partie de notre électorat ?". C’est la question qui obsède les candidats à l’investiture LR. Or, ils ont chacun une réponse différente.

Du coup, Les Républicains se voient reprocher cette ligne ambiguë à propos d’Éric Zemmour par un de leurs propres camarades, en rupture de bans qui a rallié Emmanuel Macron : Christian Estrosi. Le maire de Nice, sans doute en service commandé, disait hier "regretter que la droite ne soit pas à l’œuvre pour dénoncer, ce qu’est monsieur Zemmour, à savoir une injure au gaullisme".

Attaquer Zemmour (au risque de le renforcer) ou faire comme s’il n’existait pas (au risque de sembler hors sol) c’est le dilemme du moment pour Les Républicains... qui vont devoir vite trancher.

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