Le banditisme et les règlements de compte sont en constante hausse à Toulouse. David Leyraud, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance police en Occitanie, est l'invité de l'actu pour en débattre.
À Toulouse, "il fallait s'attendre un jour que le business entraîne une montée en puissance de la violence"
En 2018, Toulouse a été le théâtre de 13 règlements de compte et depuis le début de l'année 2019, on en compterait 5, dont le dernier mortel en mai. La ville rose est-elle donc devenue la nouvelle Marseille ? David Leyraud, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance police en Occitanie, s'étonne : "Certains semblent découvrir que la quatrième métropole de France est touchée à son tour par ce phénomène. Le trafic de stupéfiants se développe, il y est présent depuis longtemps. Il fallait s'attendre un jour que le business entraîne évidemment une montée en puissance de la violence. Il y a une expression très claire : "éliminer la concurrence". Sans faire de mauvais jeu de mots, il est évident aujourd'hui que l'on n'hésite plus à éliminer la concurrence par la violence, par les armes à feu".
Une montée en puissance du phénomène
Est-ce quelque chose qui a évolué ? Avant il n'y avait pas ce genre de règlements de compte violents à Toulouse ? "C'est une montée en puissance de ce phénomène, mais ce sont les premiers morts de cette manière-là. Vous commencez à entrer dans un cycle de vengeance. Quand un jeune se fait abattre il ne faut pas s'étonner, entre guillemets, que ses frères, ses cousins et autres associés par exemple, cherchent soit à se venger soit à récupérer le territoire. Donc du moment qu'il y a eu des règlements de compte par arme à feu sur l'agglomération toulousaine, cela a déclenché un cycle de violence et ce n'est pas près de s'arrêter".
Au début des années 2012-2013, des jeunes ont pris le relais à la tête de ces trafics, c'est là que l'on a vu une multiplication de ces fusillades. On a même trouvé des inscriptions, dans les cellules de l'établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur, en hommage à Mohamed Merah. Est-ce un exemple pour cette jeunesse des quartiers toulousains ? "Pour un certain nombre de jeunes de Toulouse et de sa région, il est évident que Mohamed Merah est une figure emblématique. Donc ça pose quand même une vraie question de société, en termes d'éducation notamment".