Un reportage de Christine Bouillot pour Sud Radio.
Ce mercredi, jour d'hommage national à Samuel Paty, était frappé du sceau de la laïcité. Mais pas partout, semble-t-il, car c’est dans ce contexte que nous avons appris que près de Toulouse, une enseignante a été menacée par des élèves pour ses propos sur le voile islamique. Sept élèves ont été placé en garde-à-vue, et une jeune fille de seize ans vient d'être mise en examen pour outrage sur personne dépositaire d'une mission de service public dans un établissement scolaire. Elle encourt jusqu'à 6 mois d ‘emprisonnement, après avoir violemment protesté, menacé et insulté la professeure. Cette même enseignante qui avait évoqué la place du voile dans l'espace public, à la demande d'élèves, un débat qui a mené à des propos tels que "la charia, c'est mieux que la loi française".
Tout est parti d’un cours d’éducation civique à des élèves de C.A.P au lycée Pierre Aragon, à Muret, au sud de Toulouse. Il est alors question d'égalité homme-femme et la discussion se dès que la professeure parle de la limitation du port du voile dans l'espace public, compare la place des femmes en France avec celles d’Arabie Saoudite. C'est là que les choses dérapent.
Philippe Destable, directeur académique adjoint au rectorat de Toulouse, rapporte la genèse des faits.
"Le débat a été amené par certains élèves sur la question du voile. Les propos du professeur ont été mis en cause par des élèves. Mais même si le professeur a fait face à un certain nombre d'objections durant le cours, c'est surtout à l'interclasse qu'une élève est venue injurier l'enseignante en question."
La présidente de la région défend ardemment la laïcité et l'enseignante
Cet événement illustre le besoin de fermeté, de ne rien lâcher sur les principes de laïcité. Carole Delga, présidente de la région Occitanie, rappelle les valeurs élementaires de la République Française, sans ambiguïté.
"La laïcité, ce n'est pas la négation des religions. C'est qu'en France, on est libre de croire ou de ne pas croire mais ça se fait dans la sphère privée. Dans la sphère publique, ce sont les lois de la République qui commandent notre organisation."
Pour le moment, les élèves mis en cause ont été exclus à titre conservatoire en attendant de passer devant un conseil de discipline.