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Tous fichés ! Ça vous inquiète?

Par La Rédaction

Nous sommes de plus en plus fichés. Cela vous inquiète-t-il ? C’est le débat du jour avec Véronique Jacquier dans "Info vérité" sur Sud Radio, le 10 mai 2019. Avec pour invités :
- Alain Houpert, radiologue, sénateur LR de Côte-d’Or et l’un des 100 signataires de la tribune des médecins appelant à "un devoir de désobéissance éthique" contre le fichage des Gilets Jaunes ;
- Thomas Fauré, président du réseau social Whaller ;
- Antoine Chéron, avocat aux barreaux de Paris et de Bruxelles, spécialisé dans la propriété intellectuelle et les nouvelles technologies ;
- Loïc Guezo, stratégiste cybersécurité pour Trend Micro, administrateur du CLUSIF (Club de la sécurité de l'information français).

"Info Vérité" est diffusée tous les jours à 7h10 et 9h15 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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Des Gilets Jaunes ont été fichés alors qu’ils étaient venus se faire soigner à l’hôpital. Une pratique rendue possible en dévoyant la fonction du fichier SIVIC qui sert à identifier les victimes d’attentat. On se rend compte qu’au quotidien, nous sommes de plus en plus fichés. Est-ce que cela vous inquiète ?

Nous contribuons tous au fichage

"Nous sommes tous fichés et depuis longtemps, rappelle Véronique Jacquier. Il existe des centaines de fichiers". Les plus célèbres sont sans doute ceux des empreintes génétiques, les interdits de stade ou les données des passagers aériens. Le seul fichage interdit parce que jugé discriminatoire ? C’est le fichage ethnique. Mais un sacré mouchard permet de nous suivre à la trace dans le moindre de nos déplacements : notre smartphone. Ainsi que notre voiture équipée d’un GPS. "Donc, nous n’échappons plus au fichage. Mais le pire, c’est que nous l’alimentons, souligne Véronique Jacquier. En mettant des photos de vacances sur Facebook, en postant sa description physique sur un site de rencontre, en racontant sa vie sur Twitter… La frontière entre vie privée et vie publique s’émousse et nous sommes épiés sur la toile. Et à chaque fois, nous cochons une case pour dire que nous sommes d’accord !".

Nous contribuons tous au fichage en laissant nos données un peu partout, en ligne comme sur notre ordinateur. Ce mouvement est-il irréversible ? D’abord, si tous les acteurs du numérique exploitent nos données, en principe, ils ne les vendent pas à des tiers. "Le danger n’est pas là, estime Véronique Jacquier. Le danger, c’est quand, subrepticement, on utilise votre profil Facebook dans une campagne électorale. Aux États-Unis, 87 millions de profils Facebook ont été utilisés durant la dernière la campagne présidentielle. C’est quand le fichage permet la manipulation".

"On a dévoyé le système SIVIC"

Du coup, peut-on encore se poser la question du droit à la vie privée ? "Cela n’a plus de sens ; nous n’avons plus de vie vraiment privée, estime Véronique Jacquier. Mais pour beaucoup d’entre nous, cela ne pose pas de problème si nous n’avons rien à cacher ! En revanche, ce qui est inquiétant, c’est le fichage à tout bout de champ comme le fichage des Gilets Jaunes à l’hôpital. Cela résulte d’une tentation un peu totalitaire. Mais nous ne sommes pas encore arrivés au niveau de la Chine où les habitants sont surveillés par 170 millions de caméras à reconnaissance faciale. Alors, profitons de nos derniers espaces de contestation et de liberté !".

"Nous avons des fichiers médicaux à l’usage du patient et du médecin, cryptés, appartenant au patient, explique Alain Houpert, radiologue, sénateur LR de Côte-d’Or et l’un des 100 cosignataires de la tribune des médecins qui appelle à "un devoir de désobéissance éthique" contre le fichage des Gilets Jaunes. Maintenant, plus rien ne s’efface. On a dévoyé le système SIVIC. Il était là pour retrouver des victimes. Cette tribune a été signée par des gens extrêmement importants, choqués de ce qui s’est passé. Ce fichier est là en cas de séisme, de catastrophe, de terrorisme. Les casseurs ne sont pas à l’hôpital, ce sont les pauvres gens qui vont être fichés et marqués au fer rouge à vie. Les médecins ont fait de la désobéissance civique et c’est normal. Nous avons un ordre qui protège les patients".

Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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