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Un boulanger obtient la fermeture d'une page Facebook qui nuisait à son commerce

Par Jérémy Jeantet

Philippe Seramy, boulanger à Bourg-Lastic dans le Puy-de-Dôme, a obtenu de Facebook la fermeture d'une page usurpant l'identité de sa boulangerie pour nuire à ses affaires. Le réseau social a été sommé par la justice de transmettre les éléments permettant d'identifier l'auteur de la page en question.

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C'est l'histoire des ravages et des dérives des réseaux sociaux. Philippe Seramy, boulanger à Bourg-Lastic dans le Puy-de-Dôme, a appris par un ami l'existence d'une page Facebook au nom de sa boulangerie.

Une surprise, puisque lui-même n'est pas inscrit sur le réseau social. C'est donc par l'intermédiaire d'un tiers qu'il se connecte et se rend compte que la page Facebook comporte des "photos totalement bidons qui ne visent qu'une chose, discréditer mon commerce".

"Vous aviez, par exemple, une photo en gros plan d'une étiquette toute pourrie où c'était marqué 'Pain au chocolat congelé', ou des gros plans d'un coin avec des saletés, explique-t-il. Quand on veut détruire un commerce alimentaire, on dit que chez lui c’est dégueulasse, que c’est mal entretenu, alors que ce n’est pas du tout vrai. Chez moi, c’est ouvert, j’ai tout un tas de clients qui viennent directement me dire bonjour dans le fournil. Le seul but, c’était de nous nuire."

Démarre alors un petit marathon de procédures pour obtenir, d'abord, la fermeture de la page : "On essaie de prendre contact avec Facebook, sans réponse. Je vais déposer une plainte à la gendarmerie le jour même, je prends un avocat et on envoie une lettre recommandée à Facebook pour qu'ils ferment cette page, qui est une usurpation d'identité. Toujours sans réponse. On a donc décidé de saisir le tribunal en référé pour que Facebook ferme cette page. Il a fallu que Facebook reçoive une assignation pour qu'ils ferment la page au mois de novembre, six mois après."

Et mardi, dernier épisode judiciaire en date, le tribunal de grande instance a ordonné au géant américain de communiquer "tous les éléments à sa disposition pour identifier l'auteur de cette page", assortie de remboursements de frais d'avocats et d'astreintes journalières en cas de non-exécution.

Un responsable que Philippe Seramy entend bien "traîner devant les tribunaux" une fois qu'il sera identifié, même si lui-même se dit déjà persuadé de savoir de qui il s'agit. Pas de son concurrent, selon lui, avec qui il assure n'avoir "aucun souci".

Malgré ces décisions de justice favorables, le mal est fait et la réputation de sa boulangerie est déjà entachée auprès d'une certaine partie de sa clientèle : "Il y a des gens qui sont intelligents et qui n'ont pas cru à ça, parce qu'ils connaissent bien la maison. Mais d'autres le sont un peu moins et nous ont déserté. On a perdu pas mal de chiffre d'affaires. J'ai deux salariés et c'est aussi l'emploi de mes salariés qui peut être engagé là-dedans."

Propos recueillis par Félix Mathieu pour Sud Radio

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