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Un ex-graphiste de Disney condamné à 25 ans de réclusion pour complicité de viols sur des fillettes philippines

Un ex-graphiste "star" de Disney et Pixar a été condamné dans la nuit de jeudi à 25 ans de réclusion assortis d'une période de sûreté aux deux tiers à Paris, où il comparaissait pour complicité de viols et d'agressions sexuelles sur plusieurs centaines de fillettes philippines.

Damien MEYER, - - AFP/Archives

Un ex-graphiste "star" de Disney et Pixar a été condamné dans la nuit de jeudi à 25 ans de réclusion assortis d'une période de sûreté aux deux tiers à Paris, où il comparaissait pour complicité de viols et d'agressions sexuelles sur plusieurs centaines de fillettes philippines.

Après un délibéré de plus de six heures, la cour d'assises a reconnu Bouhalem Bouchiba coupable de complicité de viols et d'agressions sexuelles sur mineurs en récidive.

Il a également été reconnu coupable de complicité de traite d'êtres humains aggravée sur mineurs en récidive et consultation habituelle de contenu pédopornographique en ligne.

La cour a également retenu la circonstance aggravante d'actes de torture et de barbarie qui lui avait été soumise par le parquet concernant les faits de complicité de viols, d'agressions sexuelles et de traite d'êtres humains.

Il a toutefois été relaxé des faits de détention d'images pédopornographiques "au bénéfice du doute".

La cour d'assises de Paris a également prononcé un suivi socio-judiciaire de 20 ans, l'obligation d'indemniser les parties civiles et l'interdiction définitive d'exercer une profession avec des mineurs.

Lors de sa dernière prise de parole, Bouhalem Bouchiba, crâne dégarni et barbe grisonnante, avait une nouvelle fois reconnu sa culpabilité.

"Je prends conscience de tout ce que j'ai fait. Je demande pardon aux victimes", avait-il ajouté.

"Si audible qu’elle soit, cette décision est aussi une défaite de la pensée, un refus d’obstacle face à la réflexion sur la peine à laquelle doit nous inciter le phénomène du +livestream+", a réagi Romain Ruiz, l'un de ses avocats, à propos du verdict.

L'homme de 59 ans était jugé depuis mardi pour avoir, entre 2012 et 2021, payé des femmes philippines pour qu'elles violent et agressent sexuellement des fillettes philippines, âgées de cinq à 10 ans, et au moins une fois une petite fille de deux ans, devant une webcam via la pratique du "live-streaming".

De l'autre côté de l'écran, l'accusé donnait les ordres qu'il a qualifiés lui-même d'"horribles" et "dégueulasses" et se masturbait.

- "Sadique" -

Plus tôt dans la journée le ministère public avait requis la même peine à l'encontre de l'accusé.

"Côté jardin, vous avez le graphiste qui émerveille les enfants (...) puis côté cour, Bouhalem Bouchiba est un metteur en scène pédophile qui scénarise ses propres films d'horreur", avait déclaré l'avocat général Philippe Courroye.

La défense, elle, avait plaidé en faveur de la "nuance" dans cette affaire où l'accusé avait reconnu "tous les faits reprochés", appelant également à prendre en considération "son évolution psychologique".

Dans un communiqué commun, les associations de protection de l'enfance parties civiles ont salué vendredi un verdict "à la mesure de l’extrême gravité des faits", qui envoie "un message fort à l’attention des pédocriminels".

Pendant trois jours, plusieurs experts se sont succédé, détaillant l'histoire de cet homme devenu une "sommité internationale du dessin", selon le président de la cour Mahrez Abassi, mais au passé "complexe" et à la "sexualité dérangée".

Lors de son interrogatoire, l'accusé avait spontanément reconnu être coupable de "tous les faits" reprochés et mis en avant "les bienfaits de la prison" dans son parcours de rédemption.

"Pendant trois ans, je ne me suis pas masturbé en pensant à un enfant", avait-il assuré.

Pour parler de ses victimes, Bouhalem Bouchiba, décrit par les experts comme "pédophile" et "sadique", avait admis employer le terme de "porcs" et ordonné des actes violents et "scénarisés" à leur encontre.

Selon lui, ces directives avaient pour but "de (se) faire peur", mais il reconnaissait qu'elles s'apparentaient à "de la torture".

C'est une fois la vidéo terminée qu'il envoyait l'argent. Entre 50 et 100 euros. Ce qui lui "procurait une déresponsabilité psychologique", avait-il argué.

Selon l'enquête, Bouhalem Bouchiba aurait déboursé plus de 50.000 euros sur la période.

Son nom était inscrit au Fijais, le fichier des délinquants sexuels, après une première condamnation en 2014 pour avoir agressé sexuellement sa belle-fille alors âgée de neuf ans.

Par Anne ROLANDIN / Paris (AFP) / © 2024 AFP

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