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Un fourgon de transport de fonds attaqué à la kalachnikov en plein centre de Grenoble

Un fourgon blindé de transport de fonds a été attaqué jeudi en milieu de matinée par des hommes armés de kalachnikov qui ont fait feu en plein centre de Grenoble, sans toucher personne, avant de prendre la fuite les mains vides.

FRED TANNEAU - AFP/Archives

Un fourgon blindé de transport de fonds a été attaqué jeudi en milieu de matinée par des hommes armés de kalachnikov qui ont fait feu en plein centre de Grenoble, sans toucher personne, avant de prendre la fuite les mains vides.

Les trois convoyeurs, qui venaient de charger 7 millions d'euros de la Banque de France dans leur fourgon, selon la police, sont "choqués" mais n'ont pas été blessés lors de cette attaque, a déclaré sur place à la presse le procureur de Grenoble Eric Vaillant.

Selon la police, trois chauffeurs de véhicules percutés dans le contexte de l'attaque et deux passants ayant reçu des éclats de verre ont toutefois été légèrement blessés.

Les faits ont eu lieu peu après 10H00, au croisement de deux grandes avenues très fréquentées dans le centre-ville de Grenoble.

Selon le magistrat, une fourgonnette blanche a d'abord percuté le véhicule des convoyeurs de fonds, appartenant à la société Loomis, puis "il y a eu des échanges de (coups de) feu de part et d'autre, de la part des agents qui étaient dans le fourgon et de la part des malfaiteurs".

Les agents sont parvenus à prendre la fuite à bord du fourgon blindé et échapper aux assaillants, qui ont pour leur part incendié leur propre fourgonnette avant de s'enfuir à bord de deux Mercedes, dont une "qu'ils ont abandonnée après l'avoir accidentée", a précisé M. Vaillant.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent un homme cagoulé vêtu de noir sortir en courant d'une voiture immobilisée après avoir buté sur le terre-plein central de l'avenue.

Il tient une arme longue dans sa main, "probablement de type kalachnikov", selon le procureur.

- "Rafalés" -

"Rien n'a été volé" dans le véhicule de transport de fonds, a indiqué à l'AFP Kader Bengueche, délégué CGT national de l'entreprise Loomis, qui a pu parler aux agents pris pour cible.

"Tout de suite les braqueurs ont rafalé sur les côtés du véhicule et les convoyeurs ont répliqué à travers une meurtrière du fourgon. Le convoyeur conducteur a ensuite dégagé le véhicule" qui bloquait son fourgon devant "pour vite se rendre à la gendarmerie" la plus proche, a détaillé M. Bengueche, selon le récit des convoyeurs.

Présent sur place au côté du procureur, le préfet de l'Isère, Louis Augier, a assuré que "tous les moyens sont mis en oeuvre pour attraper les attaquants, des dizaines de policiers et de gendarmes sont mobilisés".

L'autre véhicule Mercedes a été retrouvé incendié à Pont-de-Claix, en banlieue sud de Grenoble, a indiqué la police.

Une enquête de flagrance pour "vol à main armée en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime", a été confiée à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon, a précisé à l'AFP le procureur de Lyon Thierry Dran.

- "On a tous plongé" -

Selon le propriétaire d'un commerce situé en face du lieu de l'attaque, "quand on a entendu les coups de feu, on a tous plongé". "Tout le monde s’est mis sous les comptoirs. Le temps qu’on comprenne ce qu'il se passe, c'était terminé", a-t-il raconté par téléphone à l'AFP.

Les échanges de tirs ont duré "une à deux minutes" et les forces de l'ordre sont "rapidement arrivées" sur place, a-t-il ajouté. "Personne n'est préparé à ça. Le sentiment, c'est que tout est permis."

Cette attaque survient dans un contexte de tensions dans la métropole alpine, après un été marqué par une série de violences et fusillades entre trafiquants de stupéfiants. Depuis le début de l'année, une vingtaine d'épisodes de violence par arme à feu ont été recensés et les autorités n'hésitent plus à parler de "guerre des gangs".

Début septembre, Lilian Dejean, un employé municipal de Grenoble, a été tué par balle, pendant qu'il intervenait sur le site d'un accident de la route, par un homme toujours en cavale et connu de la justice notamment pour violences et trafic de stupéfiants.

Par Charlene PERSONNAZ, Charlène PERSONNAZ avec Daniel ABELOUS à Lyon / Grenoble (AFP) / © 2024 AFP

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