C'est une info Sud Radio. Un vaccin efficace contre le H5N8 - l'une des souches de la grippe aviaire - a été mis au point par le Laboratoire CEVA Santé animale, dont les locaux se trouvent à Libourne (Gironde). Cette prouesse, qui nous a été confirmée mercredi soir, représente l'aboutissement de plusieurs mois de recherche.
Il s'agit évidemment d'une très bonne nouvelle car un cap a été franchi dans la lutte contre cet épizootie qui a durement touché les exploitations du Sud-Ouest. Le virus, hautement pathogène, avait en effet conduit les autorités à ordonner, deux années durant, des vides sanitaires dans tous les élevages de canards de la région. Il faudra toutefois attendre plusieurs semaines pour que le vaccin se retrouve sur le marché, en raison des procédures administratives et des autorisations.
"Les résultats sont satisfaisants et le vaccin est efficace"
Malgré ce succès pharmaceutique, l'objectif sera tout de même d'éviter la vaccination à tour de bras, car cela pourrait modifier le statut sanitaire du canard français et provoquer ainsi un rejet chez des consommateurs déjà méfiants. Le vaccin ne devrait donc être utilisé que dans les zones contaminées et ne sera donc pas injecté de manière préventive.
Loin de toutes ces considérations techniques, l'heure est pour l'instant aux réjouissances pour ceux qui ont contribué au projet, comme nous l'a confié Sylvain Comte, le directeur de l'activité volaille du Laboratoire. "Les résultats sont très satisfaisants et on peut vous confirmer que le vaccin est efficace", annonce-t-il. "Ce n'était pas gagné d'avance et on est très content de ce travail qui a été mené en partie aux États-Unis, en Europe et en Australie", précise-t-il, ajoutant qu'il s'agit de la concrétisation d'un "projet important" et "qui tenait à cœur" au laboratoire car ce dernier vient "du Sud-Ouest", région où "la filière est très importante". "On est content du développement et du résultat. Maintenant, il reste de nombreuses étapes avant que l'on puisse l'avoir sur le terrain, mais c'est très intéressant", conclut-il avec optimisme.
Propos recueillis par Christophe Bernard pour Sud Radio