"Les antibiotiques, c'est pas automatique", scandait un slogan resté célèbre au début des années 2000.
Une nouvelle grande campagne de ce type devrait voir le jour d'ici à l'année prochaine, annonce Le Parisien - Aujourd'hui en France. Avec pour objectif de réduire de 25 % la consommation d'antibiotiques à horizon 2020.
Pour le docteur Michel Combier, président du syndicat de médecins CSMF en Haute-Garonne, il y a toujours une pression des patients sur les médecins pour qu'ils prescrivent des antibiotiques.
"Nous sommes face à une grande demande des patients par rapport aux antibiotiques, qui sont toujours un peu mythiques dans la rapidité de traitement, même de maladies qui n'en auraient pas besoin, a-t-il confié. Les gens n'ont parfois pas la patience. Au bout de 48h de remèdes de grands-mères, ils ont envie d'avoir des antibiotiques pour être guéris plus vite. Et il y a aussi une pression sur les gens par rapport à l'absentéisme au travail. Beaucoup de personnes, qui n'ont pas de gros revenus, pensent que ça leur permettra de retravailler plus vite pour ne pas perdre trop d'argent."
Toutefois, précise-t-il, "il faut toujours encourager les patients à ne pas prendre d'antibiotiques afin d'éviter de sélectionner les germes". Car la surconsommation d'antibiotiques a un effet nocif, parce qu'elle encourage la sélection des bactéries les plus résistantes, au point d'être responsable de 12 500 décès par an, notamment par infections.
Propos recueillis par Félix Mathieu pour Sud Radio