Pour 900.000 enseignants, c’est la reprise dès ce lundi, avant celle des élèves le 1er septembre. Quel est l’état d’esprit des professeurs ?
L'année la plus normale possible
"Je suis à la fois contente de revoir les élèves, et de les revoir tous, car tout le monde n’est pas forcément revenu en classe pendant le déconfinement, confie Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU. Et anxieuse aussi quant à ce qu'il va se passer. Pas spécialement le jour de la rentrée, mais les jours et les semaines qui vont suivre. Il faut que l'on essaie d’avoir l’année la plus normale possible, sans des fermetures de classes, voire pire, d’établissement."
Comment faire au quotidien pour le port du masque non seulement pour les élèves, mais aussi les profs ? "Les plus pénalisés sont les professeurs d’EPS, d’éducation musicale, ceux qui apprennent à lire aux enfants. Pour les autres, on essaie de se débrouiller, on a fait des tests. On arrive à parler de façon distincte." Psychologiquement parlant, est-ce complexe ? "Ce n’est pas si simple, que ce soit pour l’élève qui ne voit pas la physionomie complète du professeur que l’inverse. Nous n’avons pas les réactions, toutes les mimiques, ce que l’on peut faire pour montrer que l’on ne comprend pas. C’est un vrai problème, mais c’est pour l’instant le seul moyen que nous ayons."
Les chefs d'établissement se débrouillent
Comment cela va-t-il se passer dans les classes ? Au collège, les élèves vont-ils par exemple changer de classe à chaque cours ? "Je vais découvrir cela. Au moment du déconfinement, c’est ce qui s’était passé. Il faudra faire en sorte de ne pas avoir à désinfecter les salles après chaque groupe d’élèves différent. On est un peu déconcertés, avec l’impression que l’on laisse les chefs d’établissement se débrouiller sur beaucoup de choses. Par exemple, nous n’avons reçu que vendredi soir les instructions pour la cantine."
Que pense-t-elle du Grenelle des enseignants annoncé par Jean-Michel Blanquer pour revaloriser les rémunérations des enseignants ? "Cela va dans le bon sens si cela débouche assez vite par des mesures concrètes, estime la secrétaire générale du SNES-FSU. On l’annonce quand même depuis le début du quinquennat, cela fait trois ans ! Pour l’instant, tout le monde est assez sceptique."
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