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Vaccin contre le Covid-19 : "il ne faut pas croire que l’on va revivre comme avant"

Jean-François Saluzzo, virologue, consultant en virologie et en développement de vaccins auprès de l'OMS, était l’invité de Patrick Roger le 17 décembre dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

Occitanie grippe
L'épidémie de grippe se répand cette année via l'Occitanie.

Le gouvernement a présenté les grands axes de sa stratégie vaccinale, qui devrait débuter la dernière semaine de décembre. Que penser de ce plan ?

 

"Des mois, voire des années pour en venir à bout"

"D’abord, il faut bien comprendre que la vaccination n’a pas vocation à éradiquer le virus, précise Jean-François Saluzzo, virologue et consultant en virologie et en développement de vaccins auprès de l'OMS. C’est un complément aux mesures que l’on prend maintenant, qui ont pour but d’éviter la saturation des services d’urgence. Le vaccin a pour but de diminuer, si possible freiner, la mortalité chez les personnes les plus fragiles. Il est tout-à-fait logique de s’intéresser d’abord à ces personnes fragiles, notamment en Ehpad."

"Ensuite, estime le virologue et consultant, reste un problème d’approvisionnement en vaccins. Les produire n’est pas si facile. Je crois que l’on va aller par étape. D’abord la mise en place de l’infrastructure actuelle prendra du temps. Ce que propose le gouvernement, c’est d’avancer progressivement. Je ne pense pas qu’il faille s’attendre à des résultats rapides d’ici le printemps ou l’été. Ce virus est très difficile à combattre, il faudra probablement des mois, voire des années pour en venir à bout."

 

"Nous n’étions pas préparés"

"Si déjà on arrive à limiter la mortalité, le virus devient compatible avec la vie de tous les jours, estime cet expert en virologie et en développement de vaccins auprès de l'OMS. Tous les ans, nous avons des morts de maladies virales. Mais si l’on croit que l’on va revivre comme avant… Il faut que l’on apprenne certaines leçons. On ne va pas attendre d’avoir 5.000 à 10.000 morts l’année prochaine, attendre notre grande épidémie de gastro entérite…"

En quoi ne va-t-on pas pouvoir revivre comme avant ? "On s’est aperçu que le lavage des mains avait une bonne influence. Il faudra continuer. Pendant la période de grippe, de transmission de virus respiratoires, il faudra reprendre l’habitude du masque dans les transports en commun. On vient d’avoir une alerte extraordinaire, dramatique. Nous n’étions pas préparés, nous avons attendu que l’ennemi soit là pour le combattre. On a vu le résultat, il n’y a pas eu de prévention. Là, ce virus est endémique, si on ne prend pas des mesures, la prochaine fois, ce sera peut-être plus grave."

Cliquez ici pour écouter "C'est à la une" avec Patrick Roger

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