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Vaccination obligatoire des soignants : "5 à 10% de nos collaborateurs ne sont pas vaccinés et donc suspendables"

Vaccination obligatoire des soignants : quelles sont les professions concernées qui pourraient faire l’objet de sanctions ? Jérôme Goeminne, président du SMPS, Syndicat des Managers Publics de Santé, directeur général du groupement hospitalier de territoire (GHT) Cœur Grand Est, était interviewé dans  "Sud Radio vous explique" sur Sud Radio le 15 septembre. "Sud Radio vous explique" est diffusé tous les jours à 7h45 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Soignants en EHPAD et hôpitaux : "avec des collaborateurs en moins, c’est plus difficile"

L’obligation vaccinale entre en vigueur dans les Ehpad et les hôpitaux. Les récalcitrants seront suspendus dans un premier temps. Même s’ils ne sont pas nombreux, cela peut-il désorganiser les soins ? "C’est une situation difficile. Puisque nous avons besoin de tous nos collaborateurs en temps normal, il est facile de comprendre qu’avec des collaborateurs en moins, c’est plus difficile", reconnaît Jérôme Goeminne, président du SMPS, Syndicat des Managers Publics de Santé.

"Toutefois, il faut nuancer les situations, tempère le directeur général du groupement hospitalier de territoire (GHT) Cœur Grand Est. Selon les chiffres que l’on a au niveau national, 5 à 10% de nos collaborateurs ne sont pas vaccinés et donc suspendables. Ces chiffres vont s’affiner d’ici à vendredi, mais il peut y avoir des réalités différentes. Dans notre établissement, Cœur Grand Est, nous avons un taux de vaccination proche de 100%. Évidemment, nous rencontrons peu de difficultés."

 

Vaccination obligatoire des soignants à partir du 15 septembre 2021 : "s’organiser avec moins de collaborateurs, mais avec les hôpitaux d’à côté"

Les hôpitaux ont-ils pu tout mettre en place pour contrôler la vaccination des soignants ? "Oui, mes collègues ont pu anticiper. Des contrôles ont commencé de manière pédagogique depuis un mois pour savoir quel était le statut vaccinal de nos collaborateurs. Cela nous a permis d’anticiper, d’imaginer et de construire le fonctionnement avec une partie de nos collaborateurs malheureusement suspendus."

"Globalement le système va s’adapter, estime Jérôme Goeminne. Ce taux de professionnels non vaccinés, même si c’est difficile, nous sommes capables d’y faire face. Chaque année, pendant les congés, nous faisons face à un certain absentéisme. Ensuite, pendant la crise du Covid, nous avons pu travailler en libérant des lits, différemment, avec nos collègues de ville, de clinique. Tout l’enjeu est de s’organiser avec moins de collaborateurs, mais avec les hôpitaux d’à côté, qui ont souvent moins de difficultés."

 

Ambulances et obligation vaccinale : "Si on n'a pas le personnel, le véhicule va rester dans le garage"

L'obligation vaccinale des soignants va également poser des problèmes de fonctionnement chez les ambulanciers. Avec 300 missions de transports sanitaires par jour, Olivier Assié sait qu’il ne peut pas se passer de tous ses salariés non vaccinés. Pourtant, le patron de cette société d’ambulances va devoir laisser partir ceux qui ne veulent pas se vacciner : "une ambulance, ou un VSL, doit être constituée d'un équipage ambulancier et on ne peut pas y déroger, explique-t-il. Si on n'a pas le personnel, le véhicule va rester dans le garage et ne pourra pas circuler. On ne pourra pas transporter de patients", alerte-t-il.

 

 

Sur la département, il n’est pas le seul dans ce cas : 10% des salariés au moins dans le secteur de l'ambulance ont refusé la vaccination dans des territoires ruraux, où la profession est déjà en tension. "On était déjà dans des difficultés de recrutement, confie Olivier Assié, on ne peut pas former comme l'on veut et autant que l'on veut, on est limités dans les recrutements".

Un chiffre qui aurait pu être plus élevé sans le travail de pédagogie des ressources humaines : "on a trouvé les centres pour la vaccination, on leur a pris les rendez-vous sur Doctolib puisque certains ne sont pas forcément à l'aise ou n'ont pas le temps pour prendre rendez-vous, explique Alexandra Guidiccelli, directrice des ressources humaines. Ça nous a occupés tout le mois d'août pour mettre en place cette organisation".

Ces absences vont désorganiser le secteur du transport sanitaire où, pourtant, la demande est toujours aussi forte.

 

Retrouvez l'émission "Sud Radio vous explique" avec Cécile de Ménibus et Patrick Roger

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