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Vaccination obligatoire, pass sanitaire… "On est dans une terrorisation de la population"

Gérald Kierzek, médecin urgentiste, directeur médical du site de santé Doctissimo et chroniqueur santé, était l’invité de Philippe David le 12 juillet dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10. 

"Bientôt, on va demander le dossier médical avant d'aller au restaurant !"

Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures fortes destinées à endiguer une quatrième vague épidémique. Parmi ces mesures, figure l’obligation vaccinale des soignants sous peine de sanction. Le pass sanitaire devient obligatoire dans les bars, restaurants et lieux de culture, et les tests PCR deviendront payants à l’automne. "La vaccination obligatoire des soignants, on savait que cela allait arriver, estime Gérald Kierzek, médecin urgentiste, directeur médical du site de santé Doctissimo, et chroniqueur santé. C’est plus symbolique qu’efficace. C’est de l’affichage, une mesure facile. Les soignants sont un peu soumis. Inefficace car la majorité des soignants sont vaccinés, les médecins quasiment tous. Les clusters hospitaliers ne viennent pas des soignants mais des patients et des procédures de test. Cela ne changera pas le visage de l’épidémie."

"Quant au pass sanitaire, je pense que cela va être extrêmement compliqué, juge-t-il. On est en train d’ouvrir une boîte de Pandore. Bientôt, on va demander le dossier médical avant d'aller au restaurant ! Là encore, est-ce que ce sont les lieux de contamination ? Je n’en suis pas sûr. Pendant les deuxième et troisième vagues, les restaurants étaient fermés et il y a quand même eu des contaminations. Le variant Delta est une variation naturelle, mais virulente. En Angleterre, aux USA, on n’a pas du tout les mêmes mesures coercitives. Les tests positifs augmentent, mais le nombre d’hospitalisations, non. Il n’y a pas plus de formes graves. Ce qui montre que ce variant est peut-être plus contagieux, mais moins virulent. On est dans un prétexte de faire peur avec le variant Delta. Il y a une espèce de terreur médicale. On est dans une terrorisation de la population, une société fliquée, et je n’ai pas envie de cela."

"Une sortie de crise médiatico-politique plus que sanitaire"

"Les gens à risque, ce sont les gens fragiles de plus de 65 ans, les personnes obèses, rappelle le Dr Gérald Kierzek. Ce sont ces personnes-là qui vont finir en réanimation. Je regrette que l’on ne les cible pas. Ce n’est pas en vaccinant des étudiants et des soignants que cela va changer quoi que ce soit. Et qu’est-ce qu’on fait pour les hôpitaux, alors que le maillon faible est là ? Je n’ai rien entendu à ce sujet. Cela tue des gens avec une médiane d’âge de plus de 85 ans, soit au-delà de l’espérance de vie. La léthalité est de 0,02%. Pour l’éviter, il faut donner des moyens à l’hôpital. C’est ce que réclament les soignants plutôt qu’une vaccination obligatoire."

Vacciner les enfants de plus de 12 ans a-t-il un sens ? "Dans le rapport bénéfice-risque, non, estime le directeur médical du site de santé Doctissimo. Le risque de maladie grave est quasiment nul chez les enfants. Cela ne se défend pas. On voit bien qu’on est dans la communication, une sortie de crise médiatico-politique plus que sanitaire. Vacciner les enfants ne va pas empêcher que les personnes obèses ou fragiles finissent en réanimation. En termes sanitaire et épidémique, ce n’est pas cela qui cible les patients à risque. Plus de 20% des gens les plus à risque ne sont pas vaccinés. Alors que c’est un facteur de risque majeur, plus d’un obèse sur deux n’avait pas encore eu de première dose !"

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