Le très net redoux qui avait succédé à la vague de froid de février avait laissé croire à une arrivée précoce du printemps. Las, ce début de semaine a été marqué par un retour de températures inférieures à zéro sur une bonne partie de la France, remettant sur le devant de la scène la précarité permanente des sans-abris. Alors que les autorités ont réactivé dès lundi le plan grand froid, les associations se mobilisent pour venir en aide aux plus démunis. C’est notamment le cas de "La soupe populaire", dont le restaurant au cœur de Paris ne désemplit pas.
"Bonjour Monsieur, vous avez mangé ? Non ? Eh bien rentrez, il y a de la place !". D’entrée, le ton est donné. Alors que le mercure affiche -2°C dehors (23°C à l’intérieur), les cinq bénévoles de l’association détaillent le menu du jour : poireaux, carottes, chou, pommes de terre, pâtes. "C’est très complet pour que ça tienne bien au corps. C’est un plat différent chaque jour, et on a de temps en temps la chance d’avoir en supplément des restes que les gens nous donnent", explique une bénévole, qui dénombre 153 repas offerts lors de ce service du midi. "Il y a beaucoup plus de monde qu’habituellement, surtout quand il fait très froid. Là on en est au quatrième service et c’est plein, malheureusement…", confie-t-elle.
Pour Jacques, qui dirige les opérations, le succès de sa soupe populaire oblige à certains ajustements. "La demande est grande et a augmenté d’environ 10 couverts sur une semaine. Il y a beaucoup de monde. Nous n’avons que 34 places assises, nous sommes donc obligés de faire des services qui ne durent pas plus de 20-25 minutes pour faire de la place pour les suivants", indique-t-il.
Un reportage de Juliette de Noyelle