Cinq agents pénitentiaires ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire dans le Val-d'Oise dans le cadre d'une enquête pour corruption, a indiqué jeudi le parquet de Pontoise à l'AFP.
L'enquête visant ces personnes est également ouverte pour remise ou sortie irrégulière d'objets illicites et recel de corruption.
"Pour trois d'entre elles, le parquet avait requis le placement en détention provisoire et un appel a été interjeté", a précisé le procureur Pierre Sennès.
Le 28 décembre, les agents, quatre hommes et une femme, sont suspectés d'avoir fait entrer dans la prison du matériel à chicha, des téléphones, consoles de jeux vidéos et autre matériel électronique, détaille une source proche du dossier.
Les autorités ont été alertées car les livraisons de colis sont d'ordinaire moindres les samedis, ajoute cette même source.
Dès la découverte des faits, en fin de semaine dernière, le signalement a été effectué auprès du parquet, complète une autre source proche du dossier qui précise qu'un des surveillants impliqués a le grade de capitaine.
"Un signalement est systématiquement adressé au procureur de la République en application de l'article 40 du code de procédure pénale lorsque l'administration pénitentiaire constate des faits susceptibles de constituer une infraction", a déclaré l'administration pénitentiaire mardi, à la suite du placement en garde à vue des cinq agents.
En mars 2024, six surveillants de la prison de Réau (Seine-et-Marne) ont été mis en examen pour trafic de stupéfiants, remise illicite d'objets en détention, blanchiment et corruption et association de malfaiteurs.
Ils sont soupçonnés d'avoir, contre rémunération, fait passer clandestinement dans le centre pénitentiaire de la résine de cannabis, des téléphones portables et leurs chargeurs, alcool et bouteilles de parfum.
Plusieurs milliers d'euros en espèce ont été retrouvés aux domiciles de certains mis en cause.
Cinq avaient été placés en détention provisoire et un sixième sous contrôle judiciaire.
Entre 2018 et 2024, 25 sanctions dont 22 révocations ont été prononcées par le conseil de discipline national à l'encontre d'agents pénitentiaires pour des faits de trafic ou de corruption, d'après l'administration pénitentiaire.
AFP / Bobigny (France) (AFP) / © 2025 AFP