Reportage de Clément Bargain
Le confinement a été prolongé le week-end pour les Dunkerquois et le littoral des Alpes-Maritimes. Mais rien en revanche concernant l'Île-de-France ou la situation sanitaire est pourtant préoccupante. Les services de réanimation sont saturés, le nombre de personnes hospitalisées en réanimation a franchi la barre des 1000 patients, avec un taux d'occupation des lits au-dessus des 90%.
L'Agence Régionale de Santé a demandé que 40% des opérations non vitales soient déprogrammées pour libérer des lits en Île-de-France. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé de son côté un certain nombre d'évacuations sanitaires dans les jours qui viennent. La situation dans les hôpitaux est extrêmement tendue.
"Il y a une marée montante progressive"
A l’hôpital Avicienne de Bobigny, le service de réanimation est saturé. Chaque jour, de nouveaux patients atteint du Covid sont admis. Frédéric Adnet est le chef des Urgences. "Il y a une marée montante progressive. Elle est continue, c'est-à-dire qu'elle s'étale dans le temps et qu'elle ne s'arrête pas. On remplit progressivement tous nos services jusqu'à les bloquer, les saturer".
"Notre problématique est d'essayer de trouver de nouveaux lits"
Face à cet engorgement, des opérations pour les patients dont le pronostic vital n’est pas engagé sont déprogrammées. "Notre problématique est d'essayer de trouver de nouveaux lits à ouvrir en déplacent du personnel compétent pour gérer les lits de réanimation. Et cela a implique des déprogrammations. On est actuellement à 20% de déprogrammation alors que nos réanimations sont encore pleines"
"Aujourd'hui, les conditions de transfert sont un peu plus compliquées"
Autre levier pour éviter la saturation: le transfert de patients vers d’autres hôpitaux. Bruno Megarbane est le chef du service réanimation de l’hôpital Larriboisière à Paris. "Ce sont des patients en réanimation stable qui vont être transportés dès que la décision a été prise vers d'autres hôpitaux dans d'autres régions moins saturées comme dans l'Ouest de la France. Aujourd'hui, les conditions de transfert sont un peu plus compliquées car beaucoup de régions sont déjà saturées. Cette modalité ne pourra malheureusement concerner que très peu de patients".
Face à la situation critique en Ile-de-France, certains médecins et professionnels de santé demandent de nouvelles mesures de freinage.
Clément Bargain (avec Maxime Trouleau)