À l’occasion de la sortie de son livre, "Éloge de l’assimilation : critique de l’idéologie migratoire" aux Éditions du Rocher, Vincent Coussedière est revenu au micro d’André Bercoff sur la question migratoire et ses origines historiques.
Vincent Coussedière : "Dès que l’on parle d’immigration, c’est du racisme, c’est de la xénophobie"
Dans son ouvrage "Éloge de l’assimilation : critique de l’idéologie migratoire", Vincent Coussedière étudie la question migratoire sous l’angle de la philosophie. Un angle, selon lui, souvent délaissé dans l’étude de cette question de société. "J’essaie de poser cette question, de manière sereine, en prenant un recul historique (…) et aussi de la poser de manière politique, parce que je note qu’on est toujours dans le moralisme avec cette question", explique-t-il au micro d’André Bercoff.
Un moralisme que Vincent Coussedière impute à la généalogie de la question migratoire. Il estime que "dès que l’on parle d’immigration, c’est du racisme, c’est de la xénophobie". Il note que l’idée d’assimilation est souvent teintée de culpabilité. "Assimiler, ça suppose de présenter un modèle attirant et donc j’essaie de montrer que cette honte de soi, ce sentiment de repentance" remonte à la "période de l’occupation et de l’effondrement de 1940" et se retrouve notamment dans les écrits de Jean-Paul Sartre.
[#BercoffSudRadio] Notre auditeur Luc réagit au face à face d'@andrebercoff et Vincent Coussedière pour son « éloge de l'assimilation» @EdduRocher1
🗣️ "Je viens répondre à votre invité concernant l'assimilation par les lois et par la vie"
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"Mon hypothèse, c’est que Sartre va essayer de rattraper"
Pour Vincent Coussedière, Jean-Paul Sartre est l’un des intellectuels précurseurs de cette idéologie migratoire culpabilisante. Ce poste d’avant-garde de Jean-Paul Sartre s’explique, selon Vincent Coussedière, par le fait que ce dernier "n’a pas été tout à fait clair pendant l’occupation, avant l’occupation. Il n’avait pas la lucidité d’un Raymond Aron, qui dans ses mémoires, note qu’il prend un pot avec Sartre et Simone de Beauvoir en 1938, au moment de L’Anschluss et Sartre ne prend pas la mesure de ce qui est en train de se passer".
Ainsi, après avoir passé deux années en prison de 1940 à 1942, Jean-Paul Sartre a navigué entre ses "velléités de résistance" et un "poste de professeur de philosophie qui remplace celui d’un professeur juif". Une inconstance qui va faire naître en lui "une honte de soi". "Mon hypothèse, c’est que Sartre va essayer de rattraper", explique Vincent Coussedière et notamment dans son livre : "Réflexions sur la question juive".
Selon Vincent Coussedière, il faut aller plus loin que l’analyse de l’antisémitisme. Dans le livre de Sartre, il y a aussi "une critique de la démocratie assimilationniste " et Vincent Coussedière "pointe un passage très précis dans lequel il fait un parallèle, à mon avis absolument insupportable, entre le sort des juifs et les lois d’assimilation américaines et par extension la démocratie occidentale", explique-t-il avant d’ajouter : "pour faire un raccourci, il nous dit que le sort que nous faisons subir aux immigrés par l’assimilation et bien, il est un peu comparable au sort abominable fait aux juifs. Il y a une espèce de meurtre identitaire."
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