Sans l'aide d'une association, Morgane Selimane, victime de violences pendant quatre ans, n'aurait pas pu porter plainte:
"Quand on m'a dit qu'il y 'avait trois semaines d'attente, j'ai eu peur, j'ai retiré ma plainte. J'ai eu la force de porter plainte à partir du moment où j'étais à l'abri. Seule, c'est trop dur."
Sensibiliser les policiers
Dans les commissariats, les policiers d'accueil sont désormais sensibilisés à la question de la mise à l'abri. Le major Fabienne Boulard est responsable de formation dans les Yvelines.
"On sait très bien qu'une femme va peut-être se déplacer au commissariat, mais pas forcément déposer plainte. Le but, c'est que les collègues soient vraiment sensibilisés à cette thématique. On les met en relation avec toutes les associations d'aides aux victimes qui peuvent les aider, en dehors de la police"
Pas assez de places d'hébergement
L'éloignement du conjoint violent est possible grâce aux dispositifs d'hébergement d'urgence, malgré le manque de moyens, explique Florence Toutain: elle est à la tête du centre Flora Tristan à Chatillon
"Quand une femme nous appelle pour dire qu'elle est en grand danger et doit quitter son domicile, il faut que son parcours soit sécurisé tout le long. Quand une personne est en danger, on peut pas lui répondre: désolé, on n'a plus de place ! Face à l'ampleur du fléau des violences conjugales, on n'a pas assez de moyens, notamment pour l'hébergement".
Malgré l'engagement pris par le gouvernement, les moyens manquent: l'Etat s'est engagé à créer une plateforme de localisation d'hébergement. Depuis le début de l'année, elles sont 30 à avoir perdu la vie à cause de la violence de leur conjoint.