Reportage de Charlotte Derouin pour Sud Radio
"Pour moi, c'était clair que je l'avais méritée"
Sur cette plateforme, on trouve une bibliothèque avec des articles sur les violences conjugales, les contacts des associations spécialisées et des numéros d'écoute. Des ressources dont Marie Gervais aurait bien aimé disposer il y a 25 ans : "je ne me suis jamais reconnue dans l'image des violences conjugales", confie-t-elle. Elle a 16 ans quand elle rencontre son premier copain et très vite les choses basculent : "la première claque est arrivée au bout de deux mois, raconte-t-elle. Et pour moi, c'était clair que je l'avais méritée. Je savais mal aimer, je faisais mal les choses, je prenais mal soin de lui", pensait-elle.
Une violence physique et surtout psychologique : "j'étais la dernière des p***, une s***, une sous-m***, c'était un mot qu'il aimait beaucoup...", se souvient-elle.
"Il faut continuer de montrer toutes les formes de violences pour que les femmes puissent se reconnaître"
Au bout de 8 ans de solitude, Marie brise le silence : elle quitte son compagnon et trouve refuge dans sa famille mais ne porte pas plainte. "Je n'y ai pas pensé, on n'en parlait pas à l'époque, il n'y avait aucune information, explique-t-elle. Aujourd'hui, c'est très clair que j'irais porter plainte", assure-t-elle.
Pour Marie Gervais, il est donc impératif de continuer à en parler. "Il faut continuer de montrer toutes les formes de violences pour que les femmes puissent se reconnaître, ce que moi je n'ai pas pu faire", regrette-t-elle.
Près de 220.000 femmes sont victimes de violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année en France.
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