single.php

Violences conjugales: Stéphane Plaza condamné à un an de prison avec sursis

Le tribunal de Paris a condamné mardi Stéphane Plaza, agent immobilier vedette de M6, à un an de prison avec sursis pour violences conjugales récurrentes sur une ancienne compagne, une décision dont il va faire appel.

Dimitar DILKOFF - AFP/Archives

Le tribunal de Paris a condamné mardi Stéphane Plaza, agent immobilier vedette de M6, à un an de prison avec sursis pour violences conjugales récurrentes sur une ancienne compagne, une décision dont il va faire appel.

L'animateur de 54 ans a également interdiction d'entrer en contact avec elle pendant trois ans. Il a en revanche été relaxé des chefs de violences psychologiques "habituelles", c'est-à-dire récurrentes, sur une autre compagne.

Après avoir écouté le jugement à la barre, Stéphane Plaza s'est dirigé vers la vitre du box des prévenus, où il s'est accoudé pour s'effondrer en larmes, avant de sortir du tribunal en évitant la presse, par un accès habituellement réservé aux professionnels.

Ses avocats ont dénoncé une condamnation "inacceptable". L'animateur "va faire appel", a annoncé Me Hélène Plumet. Me Carlo Alberto Brusa a estimé que la "machine judiciaire" s'était "emballée" contre un homme dont "la gentillesse caractérise (la) vie".

M6, qui avait toujours exclu de cesser sa collaboration avec Stéphane Plaza, a annoncé mardi la déprogrammation "à compter de ce jour" des émissions "dans lesquelles l'animateur est "présent". Une décision prise "dans l'attente des éventuelles suites juridiques", a précisé le groupe audiovisuel dans un communiqué transmis à l'AFP.

- Déclarations "corroborées" -

Pour le tribunal correctionnel, la première plaignante, Amandine, a décrit de "manière constante" quatre scènes de violences, dont trois ont été "corroborées" lors de la procédure: témoignages, examens médico-légaux...

Ces violences, qui ont eu lieu entre 2018 et 2022, étaient physiques (coup de poing à l'épaule, deux doigts luxés, un cassé) ou psychologiques (humiliation en public), a résumé le président.

À l'audience, le 9 janvier, Stéphane Plaza avait vigoureusement démenti. Les doigts tordus d'Amandine, au printemps 2022? "Je ne contrôle pas ma force car je suis dyspraxique et maladroit", avait affirmé le prévenu.

Stéphane Plaza, au centre, le 18 février 2025, au tribunal de Paris, entouré de ses avocats

Stéphane Plaza, au centre, le 18 février 2025, au tribunal de Paris, entouré de ses avocats

ALAIN JOCARD - AFP

Le parquet avait requis 18 mois d'emprisonnement avec sursis et 10.000 euros d'amende, en appelant le tribunal à prononcer la "juste peine" pour permettre de "replacer la responsabilité là où elle doit être", dans un dossier où notamment "l'argent a été un élément central dans (les) mécanismes de domination".

Mardi, le tribunal a condamné Stéphane Plaza à verser 5.000 euros à Amandine au titre de son préjudice physique, 3.000 euros pour son préjudice moral et 3.000 euros pour les frais d'avocats.

Amandine, éprouvée lors de l'audience et absente lors du délibéré, "est satisfaite d'avoir été reconnue et crue", a déclaré son avocat, Me Benjamin Chouai.

- "Reconnue en tant que victime" -

Lors du procès, la seconde plaignante, Paola, avait dénoncé des violences psychologiques, caractérisées par un "comportement changeant" de M. Plaza: paroles douces le soir, insultes le matin... "Vieille pute! Bimbo!", lui dit-il quand elle procède à une augmentation mammaire pour davantage lui plaire.

Elle avait aussi raconté avoir dû changer sa serrure car M. Plaza refusait de lui rendre ses clefs - lui affirmait les avoir perdues.

Si le tribunal a assuré ne "pas remettre en cause la parole" de la plaignante, il a souligné que les violences reprochées reposaient majoritairement "sur ses déclarations".

De même, si le "retentissement psychologique n'est pas contesté", "il ne peut être relié avec certitude aux faits dénoncés", la plaignante n'ayant "pas fait l'objet d'une expertise psychiatrique", a poursuivi le président. M. Plaza a été relaxé pour ces chefs.

"On a un souci avec les violences psychologiques", a estimé l'avocate de Paola, Me Louise Beriot, qui la représente avec Me Clotilde Lepetit.

"Quel est l'intérêt d'avoir une loi qui (les) définit, les réprime, si c'est pour constater son absence d'effectivité dans les dossiers?", a demandé Me Beriot.

"C'était un long chemin, épouvantable, mais aujourd'hui je suis satisfaite pour Amandine", a réagi Paola auprès de l'AFP.

Malgré la relaxe de Stéphane Plaza, "j'ai quand même le sentiment d'avoir été reconnue en tant que victime" et "j'espère que cela va servir à d'autres femmes dans le futur, contre ces hommes qui se sentent tout puissants".

L'affaire avait débuté en septembre 2023, avec la publication par Mediapart des témoignages de trois ex-compagnes. Le parquet avait ensuite ouvert une enquête.

Agent immobilier, Stéphane Plaza est devenu une star quand M6 l'a propulsé en 2006 à la tête de l'émission "Recherche appartement ou maison", suivie de "Maison à vendre" (2007) ou "Chasseurs d'appart'" (2015).

La condamnation de Stéphane Plaza a accentué la dégradation de l'image de marque de son réseau d'agences immobilières, qui liste sur son site 560 agences, et dont M6 est l'actionnaire majoritaire. Elle "vient vider la marque Stéphane Plaza Immobilier de sa substance", a ainsi estimé auprès de l'AFP Valentin Simonnet, avocat d'une trentaine d'agences qui souhaitent quitter la franchise. Cette dernière n'a pas souhaité s'exprimer.

clw-mby-jvi-ac/may/vk

Par Clara WRIGHT / Paris (AFP) / © 2025 AFP

L'info en continu
22H
21H
20H
19H
18H
17H
16H
Revenir
au direct

À Suivre
/