" On est en train de perdre pied"
Gauthier Herrmann, violoncelliste et marathonien de la culture, accomplit un périple de 900 km pour soutenir le milieu de la culture. Il est parti de l’Essonne, direction Aix-en-Provence. "On entame le sixième jour, nous avons déjà fait cinq étapes avec un peu plus de 330 kilomètres, explique-t-il. Cela se passe bien, il y a de petits bobos qui commencent à s’installer, mais rien de très méchant. On est complètement coupés du monde. Dans une telle phase d’effort, que je ne sais même ce qu’est le coronavirus." Au programme aujourd’hui : 79 km sous le soleil, pour une arrivée prévue à Aix-en-Provence le 30 avril.
Comment est venue l’idée ? "Cela me peine que l’on ne parle de la culture que pour parler de son arrêt. Ce métier nous manque, on sera immensément heureux de le reprendre. Ce qui m’a le plus manqué dans ces périodes de confinement, c’est le manque d’itinérance : je passe 160 à 180 jours par an à l’étranger. Ce manque m’a pesé. Enfin, la dernière chose importante est le lien social : on est en train de perdre pied, perdre l’intelligence collective. Si on ne rencontre pas de gens, on n’arrive pas à avancer."
Un violoncelliste en baskets accomplit un périple de 900 km pour soutenir le milieu de la culture !
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"Parler de la reprise de la culture avec le sourire"
"Il y a une belle solidarité, il y a un accueil vraiment incroyable dans toutes les villes, se réjouit Gauthier Herrmann. Les gens sont heureux que l’on puisse parler de tout cela avec le sourire. C’est vraiment cela l’idée : recréer du lien social, parler de la reprise de la culture avec le sourire." Quand repart-il ? "Là, on est censés être déjà partis ! Nous sommes au stade du Creusot. Chaque ville crée quelque chose d’original pour nous. Ici, il y a une vingtaine de coureurs des clubs d’athlétisme ou de triathlon qui se sont joints à nous pour faire les premiers kilomètres."
Que faut-il indiquer sur l’attestation dans un cas pareil bien au-delà des dix kilomètres ? "Nous sommes en déplacement professionnel, en train de réaliser un documentaire. Une production télé nous suit pendant 13 jours. Nous rencontrons des artistes, des sportifs des mairies, monsieur ou madame tout le monde qui nous propose de l’eau, à manger, nous héberge…" A-t-il hâte de la réouverture des lieux de culture ? "Le spectacle vivant, c’est irremplaçable. Il faut que le public soit au rendez-vous, insiste Gauthier Herrmann. C’est quelque chose qu’il ne faut pas rater."
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