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Vis ma vie de routier - "Je mange la même chose toute la semaine !"

Par Augustin Moriaux

Alors qu'il reste encore deux semaines pour les Français avant de commencer à ressortir sous certaines conditions, les chauffeurs routiers n'ont quant à eux jamais été confinés. Et pour cause :  ils sont aussi en "deuxième ligne" pour faire tourner la machine économique. Immersion dans leur quotidien et recueil de leurs colères.

Les routiers ont continué de livrer tout en prenant, seuls, les précautions nécessaires. Quitte à acheter leurs propres masques. (Photo d'Andrej ISAKOVIC / AFP)

Un reportage de Christine Bouillot pour Sud Radio.

Depuis le début du confinement - virus ou pas -, les chauffeurs routiers font leur bonhomme de chemin pour approvisionner les supermarchés et les entreprises qui tournent encore. Cette solitude s'accompagne souvent de multiples galères, pour trouver de quoi se nourrir notamment. En reprenant la route ce lundi matin, Jean-Pierre Zeller, chauffeur routier des Landes raconte ses astuces, après avoir passé son dimanche de repos à cuisiner.

 

"Je prépare tous mes repas pour la semaine, alors je me fais un rôti pour six personnes et je le coupe en tranches. Je mange la même chose toute la semaine. Les petits pois, il faut les mettre dans des boîtes en fer, donc à un moment donné il faut que le fer circule."

Jean-Pierre fait partie de ces routiers en colère contre ces restaurants fermés. Il l'a même affiché en grand sur son 33 tonnes.

"Les grosses structures n'auront pas besoin de payer les personnes. Monsieur Macron a annoncé le premier jour de rester à la maison, que nous serions tous payés tranquillement. Le problème, c'est que tout cela sera payé, après, avec nos impôts ! Quand moi j'irai payer mes impôts, j'aurai l'impression de payer un repas au restaurant que je n'ai pas mangé !"

Depuis le début du confinement, c'est donc le système D, la débrouille sur les aires de repos. Seulement, derrière le positif à tirer de la solidarité de certains restaurateurs, sa colère sous-jacente vise les restaurants fermés.

"Sur la route, on trouve des petites structures. On y est comme à la maison mais j'espère que mes collègues auront quand même de la mémoire quand l'activité reprendra normalement et qu''ils ne se tromperont pas de porte pour aller manger. Qu'ils aillent manger chez ceux qui sont restés ouverts !"

Cette semaine encore, Jean-Pierre Zeller avalera les kilomètres pour livrer les usines et sites de production. Et se contentera de tranches de rôti du week-end précédent ou devra compter sur des petits restaurants, restés ouverts le long des routes.

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