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Voies ferrées endommagées : faut-il avoir peur de prendre le train ?

Un rapport dont les conclusions ont été dévoilées mardi 20 août par "Le Parisien", pointe de nombreuses anomalies sur les voies ferrées françaises, alors que la SNCF affirme que 30% du réseau ferré s'est amélioré ces quatre dernières années. Qu'en est-il vraiment ?

Le train des primeurs est à l'arrêt depuis des mois.

L'état du réseau ferré laisse à désirer. Six ans après le drame de Brétigny-sur-Orge (7 morts et 32 blessés), un rapport partiel et confidentiel du gendarme ferroviaire, EPSF, met en lumière "plusieurs centaines d'anomalies" qui "n'ont pas été traitées dans les délais".

 

Une amélioration de 30% du réseau ferré ces quatre dernières années

La SNCF souffre toujours de problèmes de maintenance, selon un rapport partiel et confidentiel du gendarme du ferroviaire EPSF. Mais faut-il pour autant avoir peur de prendre le train ? Christian Broucaret, porte-parole de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports, la Fnaut, rassure : "Pas d'inquiétude pour la Fnaut. Le rapport n'est que partiel (il ne concerne que près de la moitié du réseau, sur la partie atlantique). Nous avons vu la qualité du réseau s'améliorer depuis un an et demi. Et on a bien senti une prise en compte, même si la sécurité a toujours été prise en compte par la SNCF, on a vu aussi l'État changer d'attitude, qui a fait des points précis sur l'état du réseau, et maintenant l'EPSF (Établissement public de sécurité ferroviaire, NDLR) qui est un établissement neutre de la SNCF".

Il poursuit : "Jusqu'à présent, on pouvait penser que la SNCF était juge et partie. Là, il y a une autorité neutre qui donne son avis et qui reconnaît qu'il y a eu 30% d'amélioration ces quatre dernières années, en termes de risques d'accidents. Il y a donc un travail qui a été fait et on en voit le résultat. Quand un passage à niveau est défectueux, ça entraîne des dysfonctionnements sur les trains, des retards. On voit bien que si la régularité s'améliore, ça veut bien dire qu'il y a eu une prise en compte globale de l'entreprise sur la qualité du service rendu".

Une situation inquiétante, résultat de sous-investissements de la SNCF

Marc Fressoz, journaliste spécialiste des transports, lui, en revanche, n'est pas de cet avis. Il s'explique : "Je pense que la situation est vraiment inquiétante. ce n'est pas nouveau. Cette situation a pu être cachée par un surcroît de communication de la part de la SNCF et de son président Guillaume Pépy. Pour moi, c'est le résultat de nombreuses années de sous-investissements dans le réseau classique puisque la SNCF et l'État ont privilégié le TGV. Il y a eu une prise de conscience ensuite des pouvoirs publics qui ont souhaité 'inverser la vapeur' et donc réinvestir sur le réseau. Mais le retard est tel que c'est très compliqué de limiter le vieillissement du réseau. En fait, c'est ça la problématique : le réseau vieillit et à un moment, il faut essayer d'inverser la courbe et rajeunir le réseau. Mais pour faire ça, il faut faire des travaux considérables. Et ces travaux peuvent entraîner des désagréments, des retards".

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