"Si vous venez dire ici que les policiers ont peur, vous savez que la faiblesse attise la haine. Vous savez très bien que dire que vous chiez dans votre froc, alors que vous faites un métier qui devrait prendre en compte cette peur, la peur est humaine et je ne vous reproche pas la peur, vous devriez l'intégrer". Le nouveau chroniqueur de l’émission "Les Terriens du samedi" de Thierry Ardisson a également rajouté : "La peur au ventre, vous n'avez pas les couilles d'aller dans des endroits dangereux". Depuis, la polémique est vive et les policiers ne décolèrent pas.
Dès samedi soir, un syndicat de policiers, Alternative Police CFDT, a publié un communiqué annonçant avoir saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). "Scandalisé", le syndicat s’est insurgé contre des "propos ignominieux". "Si monsieur Moix s’exprime justement ainsi, en toute liberté c’est bien parce que la Police Nationale lui assure la possibilité de vivre en démocratie ! […] Ces déclarations à vomir n'incitent pas les plus jeunes, à une heure de grande écoute, à respecter les policiers", constatent les professionnels.
Dimanche, Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur a dénoncé via un tweet des propos "intolérables", les qualifiant de "grossiers sur la forme" et "indécents sur le fond" et tenant des "propos intolérables à l’encontre de nos policiers". La réaction est depuis jugée très à minima par les policiers.
De plus, Yann Moix n’a pas hésité à lui répondre en enfonçant le clou : "La grossièreté et l’indécence, je les ai vues dans les coups de matraques qu’il prodigue aux migrants à Calais à longueur de journée, quand 4, 5, 6, 7, 8 policiers se mettent sur un gamin de 16 ans, le laminent de coups et le gazent". Et d’ajouter : "Vous savez, j'ai passé un an à Calais, à voir comment les policiers se comportent de manière barbare et criminelle face à des migrants complètement innocents et bien souvent inoffensifs. Et maintenant, je ne parle plus de ça."
Ce lundi, le syndicat Alternative-Police-CFDT a annoncé avoir saisi le CSA dès samedi soir et souhaiter porter plainte au pénal. Même son de cloche chez le syndicat SGP-FO Police. "Nous sommes le pays où l’expression sociale est la plus forte en Europe", a voulu justifier Linda Kebbab sur LCI. "Les policiers ne peuvent pas toujours répondre de manière pacifiste à des émeutiers qui leurs lancent des projectiles au cours d’une manifestation." En ce qui concerne, le syndicat Unité SGP police FO, son secrétaire général, Daniel Chomette annonce avoir envoyé des courriers au CSA, au ministre de l’Intérieur et aussi avoir rédigé une tribune très claire dans l’hebdomadaire Marianne. Une plainte pénale est aussi à l’étude.
Alors, les policiers ont-ils la trouille ? Écoutez le débat des Vraies Voies en podcast sur Sud Radio.