Alors que les Français entament la dernière ligne droite des traditionnelles vacances d’été, l’heure est venue de faire un premier bilan – certes encore provisoire – de la période estivale écoulée sur le plan du tourisme. Un bilan jugé "plutôt satisfaisant, avec notamment un mois de juin assez exceptionnel dans la plupart de nos villes" par Xavier Louy, délégué général de l’association des plus beaux détours de France, au micro de Sud Radio. "C’est très lié au climat. Ça a été plus timide début juillet, et le mois d’août a été un peu plus inégal. On vit quelque chose de nouveau sur le plan touristique, par rapport à il y a une quarantaine d’années. Les gens réservaient à l’avance pour rester deux ou trois semaines dans un endroit donné. À l’époque, on ne se préoccupait pas du temps, on ne décommandait pas. Aujourd’hui, il y a un effet météo qui est aussi lié à la nouvelle façon de prendre ses vacances : on réserve au dernier moment, on décommande, on zappe d’un endroit à l’autre. Il y a aussi un effet événements. L’effet Tour de France est intéressant par exemple. Là où passe le Tour, il y a une augmentation significative de la fréquentation touristique", explique-t-il.
"Des habitants de chefs-lieux ne connaissent pas leurs sous-préfectures"
Si les grands lieux touristiques de l’Hexagone ont toujours autant de succès, Xavier Louy plaide pour une politique de développement d’un autre type de tourisme. "Il faut développer le petit tourisme de proximité. On s’aperçoit par exemple que beaucoup d’habitants de chefs-lieux de départements ne connaissent pas leurs sous-préfectures. Ce serait non seulement écologique en termes de bilan carbone, mais cela aurait également un impact économique sur le plan local, même si statistiquement on ne compte pas les touristes qui ne restent pas la nuit", prône-t-il.
"On ne meurt pas d’avoir trop de touristes"
Alors que le gouvernement français espère attirer 100 millions de touristes d’ici 2020, un mouvement de lassitude voire de colère face à "l’hyper-tourisme" commence à voir le jour dans certaines villes comme Barcelone. Un constat qui n’effraie pas Xavier Louy pour le moment. "Je pense qu’on ne meurt pas d’avoir trop de touristes. Ce que je connais, ce sont des villes qui sont mortes, économiquement parlant, de ne pas en avoir. Il vaut mieux des villes comme Saint-Tropez ou le Mont-Saint-Michel qui finalement s’en tirent très bien, que des communes qui attendent les touristes parce qu’elles n’ont pas su faire ou n’ont pas ce qu’il faut pour les attirer. Sur le chiffre de 100 millions, il faut se méfier des statistiques. Ça n’a pas une grande signification. On sait très bien que sur les 85 millions de touristes en France, certains se contentent de traverser le pays", assure-t-il.
Retrouvez ici l'intégralité de l'interview de Xavier Louy dans le Grand Matin Été