La crise des Gilets Jaunes met en avant un sentiment de délaissement, de négligence des provinciaux. Qu’en est-il vraiment ? "Des bobos friqués hors sol… Qui ne sont pas concernés par le 80 km/h et qui nous imposent des décisions depuis Paris". Ça, c’est le mépris des Gilets Jaunes de province envers les parisiens tous assimilés à une caste et à une élite", explique Véronique Jacquier.
Les deux tiers des Parisiens sont des provinciaux
Dans l’autre sens, existe-t-il un mépris des Parisiens à l'égard des provinciaux ? Il existe en effet un mépris maladroit de la classe politique parisienne dans un pays hyper centralisé. De nombreuses décisions sont prises depuis la capitale, la province semblant n'être là que pour subir. "Quand l’État donne 60 euros pour un habitant des campagnes, il en donne 120 pour un habitant des villes. Les maires ruraux sont exaspérés. C’est interprété comme du mépris", décrypte Véronique Jacquier. Sans oublier une autre supériorité de classe parisienne qui blesse les provinciaux : les petites phrases des politiques.
Pour autant, seul un tiers des Parisiens seulement sont de vrais Parisiens. Les deux tiers sont des provinciaux et la plupart n’oublient pas d’où ils viennent. "Et quand ils rentrent en province, on les accueille parfois un brin moqueur… Quant aux voitures immatriculées 75, leur carrosserie se retrouve toujours rayée dans certains départements. "Plus qu’un sentiment de mépris, ce qui caractérise le Parisien, c’est son parisiano-centrisme, estime Véronique Jacquier. Hors, dans la capitale, point de salut pour travailler et vivre décemment ! Ça agace la province bien-sûr mais ça pimente la relation ! Comme le dit Pierre Perret dans une de ses chansons : « la France sans Paris, c’est comme un gigot sans moutarde »."
Entre Paris et la France, "c’est plus qu’un décalage, estime Jean-François Barnaba. Cela montre une véritable fracture, dramatique pour le pays. Un pays fonctionne bien à partir du moment où il y a du lien social. Quand vous subissez une forme de dépossession de votre vie, des services de proximité, une vie locale, des échanges, naturellement, cela provoque un sentiment très fort d’injustice, et d'agressivité à l’égard de ceux qu’ils vont considérer comme responsables de cette situation. Quand par-dessus le marché, on vous limite la vitesse et que vous avez une augmentation de l’essence, il ne faut pas s’étonner que la cocotte explose."
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